Deux études sur l’avortement

9% des IVG sont réalisées en ville

Publié le 06/01/2010
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LA GRANDE majorité des interruptions volontaires de grossesse (dont le nombre est évalué à 213 380 en métropole en 2007) sont réalisées dans un établissement de santé (91 %), indique la DREES (ministères de la Santé, du Travail et du Budget), qui publie deux études sur le sujet (« Études et résultats », n° 712 et 713). Mais la moitié des IVG sont médicamenteuses et, depuis que ces dernières sont autorisées en ville (2004), on observe un report progressif de l’hôpital vers les cabinets libéraux. En 2005, ils prenaient en charge moins d’une IVG médicamenteuse sur dix, en 2007, c’est une sur six. Et ces IVG médicamenteuses faites en ville représentent près de 9 % du total des IVG de 2007.

Ce sont surtout les gynécologues qui pratiquent ces interruptions de grossesse (77 %) et, le plus souvent (sept sur dix), ils en réalisent aussi parallèlement à l’hôpital. Les médecins de ville qui font des IVG médicamenteuses doivent avoir passé convention avec un établissement de santé. Parmi eux, plus d’un quart (29 %) réalisent les IVG exclusivement dans leur cabinet. Leurs motivations pour ce faire : aider les femmes, faciliter leur accès à l’avortement et réduire les délais.

Au total, d’après une enquête qui a exploité 1 259 questionnaires praticiens, les IVG réalisées en 2007 en ville ou à l’hôpital ont fait intervenir 3 100 gynécologues, essentiellement des gynéco-obstétriciens, 690 généralistes, 1 600 sages-femmes et 2 200 anesthésistes-réanimateurs. Chaque professionnel (hors anesthésistes) a pris en charge 13,8 IVG en un mois à l’hôpital ou en clinique, 4,7 dans un autre établissement de santé (PM %I, centre de planification, etc.) et 3,3 en cabinet de ville.

Désengagement du privé.

Dans les cabinets de ville, 75 % des médecins pratiquent en moyenne moins de 5 IVG par mois et seulement 4 % en font plus de 15. En établissement de santé, les proportions sont bien sûr différentes : si 32 % réalisent en moyenne moins de 5 IVG par mois, 41 % en effectuent entre 5 et 15 et 27 % plus de 15.

En ce qui concerne les établissements de santé, la DREES constate que le désengagement du secteur privé se poursuit, l’hôpital public prenant en charge les trois quarts des IVG, contre 60 % en 1990 et 67 % en 2001. Malgré des revalorisations, qualifiées de « substantielles », des forfaits IVG en 2008 et 2009, l’activité reste déficitaire, et nombre de petits établissements l’ont abandonnée. Ainsi, 624 établissements faisaient des IVG en 2007, contre 729 en 2000. Quant au délai de prise en charge, il est en moyenne d’une semaine. Les IVG tardives (entre 10 et 12 semaines de grossesse) restent peu fréquentes (3 %) et 9 établissements sur 10 assurent pouvoir les assurer.

RENÉE CARTON

Source : Le Quotidien du Médecin: 8682