Accès aux soins : MG France ne veut ni de « grand-messe » ni de « nouvelle loi santé »

Par
Publié le 28/04/2022
Article réservé aux abonnés
Dr Jacques Battistoni, président de MG France

Dr Jacques Battistoni, président de MG France
Crédit photo : Phanie

« La problématique de l'accès aux soins sera un marqueur de l'action d'Emmanuel Macron dans les cinq ans à venir. Nous sommes prêts à prendre notre part », a déclaré le Dr Jacques Battistoni, président de MG France, lors d'une conférence de presse, jeudi matin. Pour préserver l'accès à un médecin généraliste et répondre aux « sentiments d'abandon » de la population, le syndicat représentatif des généralistes appelle le futur ministre de la Santé à agir vite pour passer le cap difficile.

La priorité de celui-ci devra être la mise en place rapide de mesures pour soutenir les médecins en exercice dans les zones en tension, estime l'organisation. « On a intérêt de faire un travail collectif et un inventaire des outils mis à notre disposition, défend le généraliste normand. Peut-être que certains dispositifs doivent encore être retravaillés car ils ne fonctionnent pas bien. Mais nous n'avons pas besoin d'une grande loi car les outils existent déjà ».

Parmi ces dispositifs existants actuels, MG France cite les assistants médicaux qui comportent des « défauts » qu'il faudrait corriger (assistant partagé à deux ou à trois, problématique du local pour l'assistant médical non pris en compte…). En revanche, MG France ne se montre pas hostile à la proposition d'Emmanuel Macron de laisser les patients désigner un pharmacien ou un infirmier référent sur un territoire de santé donné. « Cela peut être utile car nous avons besoin de connaître le professionnel référent, juge le Dr Battistoni. Mais ces professionnels doivent communiquer entre eux ».

Accord tripartite

Concernant la délégation de compétence, le syndicat rappelle ses lignes rouges. « Ce n'est pas à la loi de se mêler du partage des tâches, martèle le président de MG France. Les professionnels doivent s'organiser entre eux dans une logique gagnante-gagnante et non de lobbying. » Et pour se faire entendre sur ce sujet, MG France dit vouloir obtenir dans le prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) la possibilité d'organiser des accords entre deux professions et l'Assurance-maladie.

Ces accords tripartites pourraient par exemple être engagés avec les syndicats d'infirmiers libéraux dans le cadre de la négociation conventionnelle sur la rémunération des infirmiers de pratique avancée (IPA). « On veut savoir comment valoriser la rémunération de l'IPA et celle du généraliste qui travaille avec l'IPA, plaide le président de MG France. Nous souhaitons que sur ces points communs, nous puissions discuter ensemble et non séparément. C'est la même chose pour les pharmaciens. »

Si ces différents sujets méritent d'être discutés, mais « par pitié, implore le Dr Battistoni, pas de grand-messe. On veut exclure de passer des mois dans des États généraux de la santé ». Une façon de répondre à la proposition d'Emmanuel Macron d'organiser d'ici à l'été une vaste « convention des parties prenantes ».

 


Source : lequotidiendumedecin.fr