La secrétaire nationale chargée de la vie associative au PS, Florence Augier, ne pensait pas s’attirer les foudres des médecins en dévoilant les 117 propositions de la « motion militante » qu’elle soutenait au dernier congrès du PS.
Les praticiens ont pourtant été nombreux à la prendre pour cible, notamment sur le site du « Quotidien », après la diffusion d’une lettre ouverte d’une généraliste très en colère. Le Dr Isabelle Luck y dénonce la proposition numéro 26 de Florence Augier, qui évoque la possibilité d’« imposer aux médecins en début de carrière des affectations transitoires qui serviraient à payer en quelque sorte les frais que la nation a dépensé pour eux ».
Mea culpa
« J’ai été surprise de la violence des attaques sur Twitter et sur Facebook après la mise en ligne de cette lettre, confie la socialiste au "Quotidien". D’autant plus que cette proposition est formulée sous forme de question et que nous suggérons aussi - c’est écrit juste en dessous - de réfléchir à un dispositif incitatif plus intéressant pour attirer les médecins dans les zones désertées. » La motion suggère également d’explorer la piste de la rémunération au forfait.
Florence Augier reconnait néanmoins que la formulation de la proposition 26 est maladroite. « L’objectif n’était pas de polémiquer mais d’interroger, de réfléchir à un problème auquel sont confrontés de nombreux citoyens parce qu’ils ne trouvent pas de médecins, même à quelques kilomètres de Paris, et les médecins eux-mêmes parce qu’ils sont débordés » explique la socialiste.
Une lettre « qui m’a émue »
Aujourd’hui, elle prône le dialogue : « Il faut que les gens se rencontrent, discutent, voient que notre volonté n’est pas de tuer la médecine libérale mais de s’attaquer à un problème qui dure depuis 20 ans. »
Employée à Pôle emploi, la militante socialiste avoue avoir été touchée par la lettre du Dr Isabelle Luck, malgré les attaques subies. « J’ai trouvé dans la lettre de cette généraliste des valeurs et des pratiques dans lesquelles je me reconnais. On s’intéresse à l’humain. Je ne suis pas médecin, mais je rencontre tous les jours des gens désespérés, qui ne sont pas en danger physiquement mais qui sont dans une situation de mort sociale. »
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