La première rentrée du gouvernement sera un révélateur pour la profession.
Les médecins libéraux, qui ont salué l'arrivée d'un médecin avenue de Ségur, veulent croire à une inflexion radicale par rapport à la politique du quinquennat Hollande. Les arbitrages financiers du budget de la Sécu 2018 pour les soins de ville seront un premier indicateur fort, de même que le contenu du plan de lutte contre les déserts médicaux (voir ci-dessous).
Le sort de la réforme du tiers payant reste une question primordiale alors que la généralisation à tous les patients est toujours prévue sur le papier au 30 novembre par la loi de santé (pour la seule part Sécu et sans sanctions). Ces dernières semaines, la ministre de la Santé a soufflé le chaud et le froid. Agnès Buzyn défend aujourd'hui un tiers payant « généralisable courant 2018 », donc facultatif, précisant qu'elle ne souhaitait pas « l'enterrer » mais le « développer, dès qu'il fonctionnera ». Les conclusions de la mission IGAS en cours sur sa faisabilité technique seront ici décisives. « Soyons clairs : mon objectif serait d'éviter l'obligation de tiers payant généralisé », résumait déjà début juillet dans nos colonnes la ministre de la Santé, refusant de mettre en place une réforme « contre les professionnels ». Un rapport assurance-maladie/complémentaires est également attendu en septembre avant d'arrêter les aménagements. Tous les syndicats ont prévenu qu'ils boycotteraient un système obligatoire, et très peu de praticiens ont signé à ce jour le contrat unique proposé par l'association des complémentaires santé devant permettre de faciliter la dispense d'avance de frais sur la part mutuelle.
Autre dossier à très hauts risques : la hausse de la CSG de 1,7 point, qui ne serait que partiellement neutralisée pour les professionnels libéraux conventionnés (par une augmentation de la prise en charge des cotisations au régime vieillesse de base). Tous les syndicats sont montés au front pour exiger que les médecins ne soient pas pénalisés dans cette affaire. C'est la question des avantages financiers attachés au secteur I qui est posée.
La vie conventionnelle enfin devrait être marquée par la reprise dès 2018 des discussions sur la rémunération de la télémédecine « si le PLFSS le permet », a prévenu le directeur de la CNAM. De nouveaux modes de rémunérations sont également à l'étude autour des consultations spécifiques de prévention. « La priorité ne doit plus être la revalorisation de l'acte », a souligné la ministre de la Santé. Enfin, l'accord-cadre interprofessionnel (ACIP) en vigueur n'ayant pas été reconduit cet été, des négociations devraient s'ouvrir dans les prochaines semaines sur la rémunération de la coordination libérale autour du patient.
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