La Fédération des médecins de France s’offusque des pratiques de la CPAM des Yvelines. Dans un communiqué publié ce jeudi, elle dénonce les « accusations fantaisistes » visant « de très nombreux médecins du département ».
La caisse leur reproche d’avoir initié des traitements par rosuvastatine et ézétimibe sans passer par une demande d’accord préalable. Or, rappelle la Sécu dans un courrier, ces molécules sont soumises à une telle procédure depuis le 1er novembre 2014.
Problème, écrit le Dr Marcel Garrigou-Grandchamp, responsable de la cellule juridique de la FMF, le courrier de la CPAM des Yvelines a été adressé à des praticiens qui n’avaient fait que « renouveler un traitement et qui n’étaient donc pas concernés par ces accusations déplacées ».
Depuis, les « courriers fusent à la CPAM au CDOM 78 » de la part des médecins ciblés. Ces derniers sont d’autant plus remontés que la caisse les menace d’« actions contentieuses » : mise sous accord préalable, reprise d’indus, pénalités.
Dénonciation calomnieuse ?
Le Dr Garrigou-Grandchamp invite les confrères concernés à « répondre avec fermeté » au directeur de leur CPAM : selon lui, les accusations non étayées du service médical de l’Assurance-maladie relèvent de la dénonciation calomnieuse sur le plan pénal.
La mise sous accord préalable de la rosuvastatine et de l’ézétimibe, dans le cas des initiations de traitement, constitue un enjeu économique pour la Sécu pour laquelle ces deux molécules présentent un caractère particulièrement coûteux. La rosuvastatine (Crestor) était en 2013 le troisième poste de remboursement pour l’Assurance-maladie (343 millions d’euros).
Cette mesure avait suscité beaucoup de réserves de la part de la CSMF, qui y voyait un pas supplémentaire vers la bureaucratisation. Le syndicat préconisait d’intégrer le taux de prescription de ces deux molécules dans les indicateurs de la ROSP.
[[asset:image:2316 {"mode":"full","align":"null","field_asset_image_copyright":["Source : F\u00e9d\u00e9ration des m\u00e9decins de France"]}]]
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur
Face au casse-tête des déplacements, les médecins franciliens s’adaptent
« Des endroits où on n’intervient plus » : l’alerte de SOS Médecins à la veille de la mobilisation contre les violences
Renoncement aux soins : une femme sur deux sacrifie son suivi gynécologique