Trois patients sur quatre aimeraient aborder le sujet de leur sexualité avec leur généraliste mais seulement 61 % ont eu l’occasion de le faire. Cela se passe dans un pays peu réputé pour l’extraversion de ses habitants, la Suisse. L’étude, publiée dans « Swiss Medical Weekly » (8 mars), a été menée par l’Institut universitaire de médecine sociale et préventive auprès de 1 452 consultants hommes des deux plus importantes cliniques de Lausanne, interrogés par autoquestionnaire (53 % de répondants).
Plus de 90 % estiment souhaitables d’être interrogés sur leur vie sexuelle afin d’obtenir des conseils de prévention. Même si 15 % au total seraient embarrassés par de telles questions. Mais les médecins, peu conscients de ce désir ou embarrassés, ont du mal avec le sujet. Seulement 40 % des patients ont pu aborder au moins un sujet relatif à la sexualité en général et 40 % également ont pu parler de la prévention des maladies sexuellement transmissibles. Quant à évoquer d’éventuelles MST passées, cela reste minoritaire (27 %), et encore plus de parler du nombre de partenaires sexuels (19 %), de contraception (19 %) ou du genre des partenaires sexuels (18 %).
Rien dans la vie sexuelle des patients ne distinguait ceux qui avaient eu droit à un dialogue avec leur médecin et les autres, sinon une consultation antérieure pour des problèmes liés à la sexualité. Les auteurs jugent donc utile, pour le bien des patients et pour le développement de la prévention, de signaler aux médecins cette demande très majoritaire de leurs malades. À eux, disent-ils, de prendre l’initiative. Une étude des raisons des réticences des praticiens s’impose.
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