L'avenir du tiers payant va se jouer dans les prochaines semaines. Il semble aujourd'hui entendu que la généralisation de la dispense d'avance de frais ne devrait plus avoir de caractère obligatoire au 30 novembre prochain comme le prévoyait la loi de santé de Marisol Touraine.
Les récentes déclarations du Premier ministre ont confirmé l'infléchissement du nouveau gouvernement qui évoque désormais un tiers payant généralisable et non plus généralisé. « À titre personnel, je n'ai jamais été un grand fan de cette mesure qui va dans le sens d’une forme de dématérialisation de ce que représente le coût de la santé », a affirmé Édouard Philippe, qui a annoncé une évaluation de cette réforme. « Je ne suis pas sûr que ce soit une priorité », a-t-il ajouté.
Cette annonce n'est pas passée inaperçue dans la profession. Fervent défenseur du tiers payant dont il est l'un des initiateurs, le Dr Claude Pigement, se dit « frappé par l'ambiguïté et le flou du Premier ministre », qui critique la réforme tout en annonçant son évaluation (sans préciser comment).
Appel au pragmatisme
L'ancien responsable santé du PS veut éviter que le bébé soit jeté avec l'eau du bain. « S'il doit y avoir une évaluation, il faut que le cadre soit bien défini de même que son échéancier, clame-t-il. Soyons pragmatiques, aujourd'hui l'assurance-maladie sait faire le tiers payant pour la part obligatoire et les complémentaires ne sont pas prêtes. Mon idée est de se donner l'année 2018 pour réaliser l'évaluation. Si d'ici à la fin de l'année prochaine cela fonctionne bien, tant mieux. »
Le Dr Pigement estime que cette « proposition de compromis » permettra, sans brusquer les médecins, de maintenir la dispense d'avance de frais qu'il qualifie d'important « marqueur social ».
De son côté, France Assos Santé affirme que la priorité n'est pas de « défaire mais s’assurer de bien faire ».
Selon le collectif d'usagers, les dirigeants doivent s’assurer que la montée en puissance du tiers payant pourra se faire dans les bonnes conditions pour l’ensemble des parties prenantes : les patients bien sûr, mais tout autant les médecins et les organismes d’assurance-maladie.
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