La ministre de la Santé n'a pas participé à la journée d'étude sur les déserts médicaux, organisée le 6 octobre à l'Assemblée nationale par l'Association des petites villes de France (APVF). Mais représentée par Anne-Marie Armenteras de Saxcé, directrice générale de l'offre de soins (DGOS), Marisol Touraine a fait passer un message aux édiles qui réclament à nouveau des mesures de régulation démographique.
Se faisant le chantre de la liberté d'installation, la ministre a présenté le bilan des mesures incitatives mises en place pendant les quatre premières années du quinquennat de François Hollande.
« En matière d'incitation à l'installation, nous avons déjà fait beaucoup, pas assez peut-être, mais beaucoup », a fait dire Marisol Touraine à sa directrice générale.
La ministre de la Santé rappelle que son pacte territoire santé, plan de lutte contre la désertification médicale, a permis d'atteindre un certain nombre d'objectifs depuis son lancement en 2012.
Avalanche de chiffres
Le contrat d'engagement de service public ? Ce dispositif, qui prévoit l'attribution d'une bourse aux étudiants en échange de leur engagement à s'installer dans une zone sous-dense (pendant une durée équivalente au nombre d'années de perception de l'allocation) aura séduit 1 750 étudiants fin 2016. Ils devraient être 2 100 en 2017, bien au-delà des engagements initiaux du ministère (1 700 contrats). Quant au dispositif du praticien territorial de médecine générale (PTMG), qui garantit un revenu mensuel brut garanti de 6 900 euros brut, mille étudiants l'auront choisi début 2017.
Au 1er janvier 2016, rappelle-t-elle enfin, 800 maisons de santé pluridisciplinaires étaient en fonctionnement. Elles devraient être 1 200 fin 2017, et 1 400 l'année suivante, assure-t-elle. Parallèlement, de nouveaux centres de santé continuent à voir le jour. Ils seront 1 800 d'ici à la fin de cette année.
Au-delà de ce pacte, Marisol Touraine a souligné que les effectifs de médecins correspondants SAMU avaient été multipliés par quatre depuis 2012 pour atteindre le nombre de 580. La dernière convention a, elle aussi, apporté son lot d'améliorations : revalorisations, aides à l'installation, etc.
« Il est plus facile d'être pris en charge pour des soins aujourd'hui qu'il y a cinq ans », a conclu la ministre de la Santé, adressant en quelque sorte une fin de non-recevoir aux maires des petites villes.
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