La pandémie a remis en question les fondamentaux du secteur immobilier en particulier les actifs de commerces ou de bureaux en raison de la généralisation du travail à domicile. Mais elle a aussi accéléré des tendances déjà visibles dans le monde d’avant. Enfin, elle a renforcé la dynamique d'autres segments, en particulier résidentiels, logistiques, de santé et alternatifs.
Des segments favorisés, d'autres incertains
Le segment de bureaux est entré dans la crise avec de bonnes tendances, notamment des loyers en hausse dans les principaux pays européens. Toutefois, le développement du télétravail entraîne une baisse de la demande de mètres carrés de bureaux à court/moyen terme avec une polarisation croissante entre les actifs bien situés dans le Quartier Central des Affaires et les bureaux plus périphériques qui devraient être plus impactés en termes d'activité et de valorisation.
Le commerce de détail rencontre depuis plusieurs années des difficultés structurelles liées à l'émergence du e-commerce. Malgré des valorisations facialement attractives, il reste encore beaucoup d'inconnues concernant l'activité locative.
Le résidentiel est peu impacté par la crise actuelle et présente encore des opportunités de croissance. Les promoteurs immobiliers, en particulier en France, ont fait preuve d'une bonne résistance grâce à une demande soutenue des grands institutionnels.
Enfin, la logistique est la grande gagnante de la situation du travail à domicile, avec une demande d'entrepôts en croissance. Cette crise a clairement mis en évidence la nécessité d'une gestion bien organisée de la chaîne d'approvisionnement qui gagne en importance, et la tendance est encore plus vraie pour la logistique urbaine, qui bénéficie de la rareté des terrains.
Quel serait l’impact d’une hausse des taux obligataires ?
La hausse des taux implique en général une hausse des rendements immobiliers exigés par les investisseurs et fait baisser la valeur des actifs. Cependant, la BCE poursuit une politique monétaire toujours très accommodante. Un environnement de taux bas reste favorable à l'immobilier, ce qui a permis aussi aux sociétés immobilières d’en profiter pour se refinancer avec des conditions très favorables.
Quelles projections pour le secteur ?
Nous voyons plusieurs raisons d’être optimistes pour l'immobilier coté. Tout d’abord, les importantes décotes par rapport aux actifs nets réévalués sur les immeubles de bureaux (environ 17 %) ont déjà pris en compte la baisse des valeurs locatives. Ensuite, la phase de reprise, caractérisée par une amélioration de la demande, sera soutenue par des coûts de financement encore bas. Par ailleurs, nous observons des opportunités d’investissements sur certaines foncières positionnées sur des thématiques séculaires comme le e-commerce, la logistique, les centres de données, les tours de télécommunications ou la sylviculture. Enfin, les sociétés immobilières cotées sont bien positionnées à long-terme pour profiter de la transformation urbaine et du développement des villes de demain.
En conclusion, nous restons raisonnablement optimistes et constructifs quant aux perspectives du secteur de l’immobilier coté, une fois cette période de normalisation des taux longs passée. Il convient également d’insister sur le fait que la phase de reprise s'est avérée historiquement intéressante pour les foncières.
Une fois par mois, les experts du groupe financier Oddo analysent pour les lecteurs du « Quotidien du Médecin » les tendances, les enjeux et les opportunités des marchés financiers. Oddo est un groupe franco-allemand spécialisé dans la gestion d’actifs, la banque privée et l’activité de banque de financement et d’investissement.
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur
Face au casse-tête des déplacements, les médecins franciliens s’adaptent
« Des endroits où on n’intervient plus » : l’alerte de SOS Médecins à la veille de la mobilisation contre les violences
Renoncement aux soins : une femme sur deux sacrifie son suivi gynécologique