C'était un dossier qui tenait beaucoup à cœur de l'ancienne ministre de la Santé, Agnès Buzyn, et qui a fait partie des sacrifiés de l'épidémie mais qu'Olivier Véran compte bien relancer, même si le temps est court.
En effet, après avoir multiplié les échanges avec la profession infirmière (les Ibode, les Iade, les infirmières puéricultrices et les infirmières de pratique avancée, cette semaine), il est intervenu lors du colloque de l'Ordre, jeudi après-midi, pour annoncer la relance des discussions sur leur décret de compétences. Un programme ambitieux, pour « les prochaines semaines » puisque le texte actuel qui régit l'exercice des infirmières date de 2004 et nécessite une sérieuse mise à jour.
« Je crois au déploiement des compétences »
Le chantier a l'air d'enthousiasmer le ministre, qui a même lâché une petite confidence sur son envie de rester locataire de l'avenue de Ségur (« peut-être que vous aurez encore à me supporter au-delà de cette période », a-t-il laissé échapper avant de se reprendre).
Plus sérieusement, Olivier Véran a donné des gages importants à la profession infirmière sur ses convictions, à la lumière aussi de son expérience personnelle de neurologue hospitalier. « Je crois beaucoup à l'évolution des carrières et au déploiement des compétences pour celles et ceux qui le souhaitent, a-t-il dit. La crise sanitaire à permis d'accélérer un certain nombre de dispositifs auquel je crois et nous n'avons pas eu à la regretter ». Et de citer par exemple le recours aux infirmières libérales pour permettre aux patients d'accéder à des téléconsultations.
Alors que l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) lui a remis début janvier un rapport sur les « nouveaux partages de compétences entre professionnels de santé », le ministre a invité l'ensemble des acteurs du système de santé à « décloisonner, ouvrir les chakras » n'hésitant pas à égratigner les corporatismes, y compris du monde médical.
Il juge intéressant que les infirmières puissent acquérir des compétences de management pour « piloter des équipes et monter des projets », des compétences universitaires pour « progresser dans l'harmonisation des pratiques et des protocoles » voire des compétences médicalisées. « Cela n'est pas un gros mot pour moi », a dit Olivier Véran sur ce dernier point n'hésitant pas à ouvrir la porte à ce qu'une infirmière « ayant acquis une compétence supplémentaire puisse pourquoi pas prescrire certains médicaments ».
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