Les caisses de retraite des libéraux (médecins, vétérinaires, chirurgiens-dentistes et sages-femmes, pharmaciens, experts-comptables et commissaires aux comptes, notaires), ainsi que celle des avocats, annoncent ensemble ce mercredi qu'elles poursuivent leur analyse détaillée des conséquences du futur système universel « qui prévoit à terme la disparition de leur autonomie ».
Ces caisses autonomes contestent en particulier les études d'impact produites par le gouvernement et confirment qu'elles organisent des expertises indépendantes. « Les résultats de ces expertises seront rendus publics », promettent les caisses des libéraux.
Fausses simulations, vraie inquiétude
Pour la profession médicale en particulier, la Caisse autonome de retraite des médecins de France (CARMF) a remis en cause à plusieurs reprises les « fausses simulations » du ministère et annoncé un « audit indépendant », comme l'a expliqué son président dans nos colonnes.
Selon la CARMF, avec une carrière de 30 ans en libéral et des revenus de 80 000 euros par exemple, les médecins de secteur I perdront 30 % sur leur pension moyenne [dans ce cas type fourni par le ministère, la pension mensuelle diminue seulement de 7,5 % et le taux de cotisations baisse de cinq points, NDLR].
Les caisses autonomes soulignent qu'elles restent « très inquiètes sur le devenir des réserves » que les professions ont constituées pour gérer leurs équilibres. « Elles demandent que ces réserves soient utilisées selon les hypothèses financières actuellement prévues, et non ponctionnées pour compenser l’insuffisance des flux financiers devant être assurés par le régime universel ».
Lettre à un Ordre trop discret
Parallèlement, l'UFML-Syndicat a écrit un courrier au Dr Patrick Bouet, président du conseil national de l'Ordre national des médecins (CNOM), pour lui réclamer une « prise de position publique » sur ce dossier des retraites et un soutien clair et net.
Le syndicat du Dr Jérôme Marty fait le constat que les avocats sont « les plus actifs, les plus mobilisés » dans le combat contre la réforme car eux ont le soutien sans faille du Conseil national des barreaux (CNB). L'UFML-S s'interroge par contraste sur « le silence de notre CNOM face à ce problème sociétal qui nous concerne ».
Et de faire valoir que la réforme « ne respecte la solidarité professionnelle » (article 56 du code de déontologie), « met à mal la médecine libérale en diminuant son attractivité » et place la profession « sous tutelle ». « Ce silence nous inquiète, cette absence de soutien nous questionne, il nous pèse », conclut l'UFML-Syndicat.
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