Joggez à jeun

Publié le 21/03/2013
Article réservé aux abonnés

Éternel débat des sportifs, pratiquer un sport à jeun semble bien faire perdre davantage d’énergie que si la séance a lieu après le petit-déjeuner. Ce qui paraît être une évidence pour les amateurs de biochimie cellulaire (la lipolyse, processus qui prend le relais de la glycogénolyse lors de la diminution de la concentration des sucres rapides, est moins rentable énergétiquement que cette dernière) l’est moins pour les sportifs qui accusent l’exercice à jeun, entre autres, de ne pas être capable de faire perdre de la graisse faute de substrat pour initier la réaction. N’oublions pas qu’il faut tout de même 2 ATP pour initier la réaction de glycolyse…

Une petite étude écossaise a fait subir en cross over à dix hommes sédentaires en surpoids, des séances de marche rapide (50 % de la capacité maximale), avant, après, le petit-déjeuner, ou pas de sport, à chaque fois sur une semaine. La balance énergétique hebdomadaire était plus déficitaire lorsque l’exercice était pratiqué à jeun : – 1 043 kJ versus – 697 kJ pour l’exercice après le petit-déjeuner, et + 204 kJ sans exercice. À noter que les prises alimentaires au déjeuner, donné 3 à 5 heures après ad libitum, ne variaient pas. En outre, seul l’exercice à jeun parvenait à réduire les triglycérides circulants à la fin de la journée.

Cette étude, à confirmer en conditions de vraie vie, ne répond toutefois pas aux reproches qui sont faits à l’exercice à jeun de favoriser les hypoglycémies (surtout sans entraînement) et d’induire une perte musculaire.

Farah N et al. Br J Nutr. 2012 Oct 26:1-11. Epub ahead of print

 Dr Charlotte Pommier

Source : Nutrition