Offenbach, Berlioz, Gergiev

Lectures musicales

Par
Publié le 04/02/2019
Article réservé aux abonnés
Cl-Offenbach

Cl-Offenbach

Cl-Gergiev

Cl-Gergiev

Cl-Les Troyens

Cl-Les Troyens

Cl-Berlioz

Cl-Berlioz

Alors que le Théâtre Marigny et la Fondation Palazzetto Bru Zane coproduisent des œuvres oubliées de Jacques Offenbach, paraît, sous le titre « M. Offenbach nous écrit » (Actes Sud, 480 p., 13 €), une passionnante collection de lettres au « Figaro », qui fut un indéfectible soutien du musicien. Jean-Claude Yon, spécialiste du roi de l’opérette du Second Empire, les a réunies et les présente, toujours avec la collaboration de la Fondation Bru Zane. Un aspect encore inconnu du compositeur, qui prend parfois la plume pour prévenir les critiques de ses détracteurs. Les lettres sont accompagnées de quelques autres articles et les inconditionnels liront avec délectation le « Discours sur Offenbach » publié dans « le Figaro » en 1861 par le critique Xavier Aubryet, pour défendre le musicien après l’échec à l’Opéra-Comique de l'opéra-bouffe « Barkouf ».

« Berlioz » revit sous la plume de Bruno Messina, directeur du festival consacré au compositeur dans sa ville natale de La Côte-Saint-André, et entre dans la collection des biographies musicales express d’Actes Sud (208 p., 18 €).

Berlioz encore. Alors que l’Opéra de Paris présente une nouvelle mise en scène des « Troyens » (jusqu'au 12 février), « l’Avant-Scène Opéra » (n°308, 178 p., 28 €) réédite son numéro spécial consacré à cet opéra fleuve, dont la précédente édition datait de 1990. L’excellente analyse musicale est toujours celle de Gérard Condé et on y retrouve les passages des « Mémoires » du compositeur indispensables à la compréhension approfondie de l’œuvre. Dommage que l’iconographie, qui était une force de la revue, soit autant sacrifiée dans ces rééditions. Mais la disco-vidéographie exhaustive et les articles en font un parfait guide d’écoute de cette œuvre complexe.

« Valery Gergiev : Rencontre » (Actes Sud, 224 p., 22 €) est le fruit de dix ans d'entretiens d’un des chefs d’orchestre les plus fascinants du XXIe siècle avec le journaliste Bertrand Dermoncourt. D’origine ossète, Gergiev, qui ne perd jamais une seconde, vole dans son jet privé d’un concert à un opéra, a remonté à un niveau mondial le Théâtre Mariinsky (ex-Kirov) de Saint-Pétersbourg et présidé aux destinées d’orchestres aussi fameux que ceux de Rotterdam, Londres, New York, Munich. À 65 ans, cet homme qui a l’oreille de Vladimir Poutine a des opinions très tranchées et une vision futuriste de la musique. On se félicite de sa nomination comme Directeur musical du festival suisse de Verbier, où il dirigera le 22 juillet « la Femme sans Ombre » de Richard Strauss, en version de concert, avec Nina Stemme, Matthias Goerne et Brandon Jovanovich (www.verbierfestival.com).

Bien qu’il ne s’agisse pas d’un livre de musique, le « Dictionnaire Colette » (Classiques Garnier, 1120 p., 59 €), publié sous la direction des professeurs de littérature Guy Ducrey et Jacques Dupont, contient un certain nombre d‘entrées consacrées à des musiciens et interprètes de son époque. Avant de devenir notre grand écrivain national, Colette avait rendu compte de nombreux concerts et écrit le livret d’une fantaisie lyrique pour Ravel.

Olivier Brunel

Source : Le Quotidien du médecin: 9721