En ces temps historiques il n’est pas inutile de revisiter l’histoire. Celle de la Chute du mur de Berlin en 1989, qui eut de grandes conséquences sur l’évolution du monde occidental, est liée de bien des façons aux événements musicaux de l’Allemagne de la fin du XXe siècle.
Le documentaire « La Révolution pacifique et la Réunification allemande », réalisé par Olivier Becker en 1999, montre comment s’est faite, grâce notamment à la pugnacité d’une génération d’Allemands que la guerre avait placés du mauvais côté d’une division dont ils ne voulaient plus, cette révolution qui aboutit à la chute du Mur et à la réunification des deux Allemagne. Le chef est-allemand Kurt Masur en fut un des artisans en sous-main. Dans le documentaire « Deux villes-Un chef », on le voit dans l’exercice de maestro de deux orchestres aussi dissemblables que possible, celui de Leipzig, dans l’ancienne RDA, le plus ancien du monde, et le New York Philharmonic. Un portrait très objectif d’un homme à la fois chef et humaniste.
Pour la partie purement musicale de ce précieux coffret, trois concerts de l’Orchestre du Gewandhaus de Leipzig le montrent à l’œuvre. Avec « Tableaux d’une exposition » de Modeste Moussorgski, la « Symphonie n°4 » et le « Concerto pour violon » de Felix Mendelssohn, enfant de Leipzig, et un concert de gala filmé en 2007 au Gewandhaus, à l’issue duquel le maestro reçoit le prix Mendelssohn.
L’année de la Chute, c’est Leonard Bernstein qui fut invité à diriger à Berlin la « Symphonie n°9 » de Beethoven et son « Hymne à la Joie », rebaptisé « Hymne à la Liberté ». Ce concert devenu culte réunit l’Orchestre de la Radio bavaroise, symboliquement enrichi de musiciens des pays des Forces Alliées, et les Chœurs de Berlin et Dresde. Tout au long de ce concert transparaissent une flamme et une énergie qui furent les derniers feux du chef et compositeur américain, qui allait disparaître l’année suivante. Historique !
Le dernier DVD est consacré à lieu important de l’histoire musicale berlinoise, le Kroll Oper. Ce théâtre lyrique situé place de la République, dans le quartier de Tiergarten, a été l’expérience théâtrale la plus passionnante et la plus courte qu'ait connue la capitale prussienne. Né en 1844 sur les lieux d’un Biergarten, célèbre pour ses bals et ses concerts populaires, le Krollischen Etablissement s’est ouvert peu à peu à l’opéra et l’opérette (Offenbach y fut joué en création berlinoise, ainsi que Lorzing). Il devint pendant les travaux de l’Opéra de Cour son annexe et en 1924 prit le statut de seconde scène lyrique. Le chef d’orchestre Otto Klemperer y eut les pleins pouvoirs et en fit, avec les plus grands artistes du moment et certains créateurs du Bauhaus, le théâtre le plus expérimental de la République de Weimar. Alexander von Zemlinsky, Gustav Grüdgens, Oskar Schlemmer, Laszlo Moholy-Nagy furent les artisans les plus célèbres de cette institution qui ne survit pas à l’arrivée d’Hitler au pouvoir. Le Kroll Oper eut la triste fin d’abriter le Reichstag, après l'incendie de 1933, et les réunions du Parti National Socialiste. Le documentaire de Jörg Moser-Metius, réalisé en 1990, ne montre hélas pas d’archives vidéos musicales, mais à l’aide de bandes sonores, maquettes et photographies, on revit intensément cet épisode exaltant de l’histoire du théâtre musical allemand.
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