* À l'aube des années 2000, toute une génération de pianistes ne jurait que par Bill Evans et Keith Jarrett. Il semblerait qu'aujourd'hui les aspirants claviéristes flirtent avec d'autres icones de l'histoire du jazz. À l'image du jeune (25 ans) Micah Thomas, qui cherche et trouve son inspiration dans le style flamboyant et expressif d'Art Tatum (1909-1956), surnommé par Jean Cocteau « le Chopin fou ». « Piano Solo » (double vinyle LP345, distribution Diggers Factory) est à plusieurs titres un événement majeur. D'abord, par les références du diplômé de la Julliard School of Music à un maître pianistique quelque peu oublié. Ensuite par le choix des douze pièces (sur 32 enregistrées) qui sont uniquement des standards, de Charlie Parker aux frères Gershwin en passant par Thelonious Monk et Duke Ellington. Bref, le magnifique double hommage d'un surdoué qui aurait pu, comme d'autres hypertechniciens et clones de sa génération, abreuver les fans d'une certaine autosatisfaction. Un must !
* « Bordeaux Concert » (ECM/Universal Music) est un des derniers témoignages live de l'ultime tournée européenne en 2016 de Keith Jarrett, victime depuis d'un AVC. À travers treize pièces originales, le pianiste livre une musique instantanée, vivante, remplie d'émotions, possédant un brin de sensualité et surtout géniale dans son inventivité lyrique. Impossible de résister aux charmes de ce toucher unique, de cette façon si personnelle de faire frémir et résonner le clavier et surtout de sa spontanéité naturelle à improviser à l'infini. Une brillante pépite du piano solo.
* Stéphane Grappelli (1908-1997) était considéré comme l'un des plus grands violonistes au monde, toutes catégories musicales confondues. C'est oublier que celui qui avait été, avec Django Reinhardt et le Quintet du Hot Club de France dans les années 1930, le créateur d'une école française de jazz, était aussi un excellent pianiste. Inspiré par un de ses héros contemporains, Art Tatum. Une inspiration dévoilée dans des enregistrements inédits de 1981, « Stéphane Grappelli au piano » (Label Ouest). À l'exception d'une composition originale (« Passage Gioffredo », très largement improvisée), le maître du violon s'est amusé à plonger et explorer avec dextérité, inventivité et un sens inné du swing dans les harmonies et mélodies de standards du jazz, de « Tea For Two » à « Satin Doll » en passant par « I Only Have Eyes For You ». Un petit chef-d'œuvre à découvrir.
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