L’utopie des Kabakov

Art

Ilya, 80 ans, illustrateur, et Emilia, 68 ans, musicienne, croient que l’art « peut changer notre façon de vivre ». L’étrange cité est « un espace onirique issu de l’imaginaire collectif », une réflexion « sur l’art, la culture, la vie quotidienne, notre présent et notre futur ». Une utopie ?

Dans la perspective d’une œuvre d’art totale, une coupole associe des variations de couleurs à une musique de Scriabine, créateur de l’orgue lumineux. Passé l’entrée dans la cité, des pavillons aux noms mystérieux évoquent un temple, des taches lumineuses ont remplacé les tableaux du Musée vide. La possible communication avec d’autres mondes apparaît dans la ville Manas, à la fois céleste et terrestre. Un conservatoire des découvertes de l’esprit humain est en œuvre dans le Centre de l’énergie cosmique, qui relie le passé à l’avenir. L’aspiration au bonheur et à la sagesse est réalisée grâce à la rencontre d’un ange. La possibilité de transition douce dans le quotidien et vers l’au-delà est en jeu avec les Portails. Et encore deux chapelles, dont les fresques exposent des fragments de vie et des souvenirs personnels des artistes.

Ce parcours évoque « la foi en la possibilité de faire d’une utopie une réalité », comme le concède le commissaire de l’exposition, Jean-Hubert Martin.

Une réalité bien différente de « la Cuisine communautaire » (1991) présentée au musée Maillol, une œuvre des Kabakov achetée par Dina Verny. Une installation spatiale, textuelle et sonore qui rend compte des difficultés de partager une cuisine à plusieurs familles.

Grand Palais (tél. 01.44.13.17.17, www.grandpalais.fr), dimanche, lundi et mercredi de 10 à 19 heures, jeudi, vendredi et samedi jusqu’à minuit. Jusqu’au 22 juin.

Musée Maillol-Fondation Dina Vierny (tél. 01.42.22.59.58, www.museemaillol.com), tous les jours de 10 h 30 à 19 heures, le vendredi jusqu’à 21 h 30.