Ce jeune quatuor à cordes formé en 2003 est désormais bien implanté dans le paysage mondial de la musique de chambre. Les violonistes Amaury Coeytaux et Loïc Rio, l’altiste Laurent Marfaing et le violoncelliste François Kieffer assurent entre autres la direction artistique des rencontres musicales d’Évian, où ils ont succédé à Mstislav Rostropovitch, et celle du Concours de quatuors à cordes de Bordeaux. Fidèles au label français Mirare, ils ont enregistré pour lui deux albums consacrés à Franz Schubert.
Pour le grand « Octuor en fa majeur D.803 », œuvre tardive conçue sur le modèle du « Septuor » de Beethoven, ils se sont adjoints en 2018 quatre solistes de choix : la célèbre clarinettiste allemande Sabine Meyer, ex-soliste des Wiener Philharmoniker, le corniste suisse Bruno Schneider et deux Norvégiens, le bassoniste Dag Jensen et le contrebassiste Knut Erik Sundquist. Un modèle d’équilibre des timbres et une osmose parfaite entre les cordes et leurs célèbres invités.
Cet « Octuor » a servi de pierre de base à un projet plus ambitieux : le dernier enregistrement des Modigliani regroupe les quinze quatuors à cordes de Schubert (une première par un quatuor entièrement français), composés pendant une courte période créatrice de quinze ans (1811-1826), soit la moitié de sa vie. Ces quatuors reflètent chronologiquement l’évolution de l’état physique et psychique du compositeur viennois depuis son âge le plus tendre, le passage du bonheur à la souffrance, la lente dégradation de son cerveau par la syphilis, avec d’incroyables bouffées créatrices géniales et, toujours en filigrane, l’obsession de la mort. Un beau voyage que les membres du Quatuor Modigliani, soudés depuis leurs débuts, nous permettent de faire avec leurs qualités d’équilibre, leur sonorité profonde et leurs couleurs admirables, un lyrisme à fleur de peau et un sens aigu du style viennois.
C’est au cours du confinement de 2020 que ces quatre archers français se sont attelés à cet énorme travail, qu’ils ont pu par la suite enregistrer à Poitiers, en Allemagne et en Suisse. Depuis les quatuors de jeunesse, pas toujours très égaux dans leur inspiration, jusqu’aux quatre grands chefs-d’œuvre de la fin que sont les quatuors « Quartettsatz », « Rosamunde », « La Jeune Fille et la Mort » et le 15e en sol majeur, ils parcourent cette « course à l’abîme » avec une sérénité et une humanité exemplaires.
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