Le centre hospitalier de Dax-Côte d'argent, a été victime dans la nuit de lundi à mardi d'une importante attaque informatique. Le fonctionnement de l'établissement a été gravement perturbé, ce qui aurait pu mettre en danger la prise en charge des patients. L'établissement a dû repasser à des procédures dégradées en mode papier. L'attaque a fortement touché des secteurs tels que la stérilisation --via l'informatisation des cycles de lavage-- ou la restauration via les plans de chambres. Mais d'autres comme la réanimation --où l'hôpital a une dizaine de patients Covid-- n'ont pas été affectés. D'autres secteurs, comme la radiologie, le laboratoire et la pharmacie fonctionnent en mode dégradé mais « sans conséquence sur les patients ». « Les consultations continuent à être assurées (...) Les soins urgents continuent à être administrés de façon sécurisée et efficace, notamment au bloc opératoire où les activités programmées ont en revanche été "annulées jusqu'à la fin de semaine », a détaillé Dr Benjamin Blanc, président de la Commission médicale d'établissement.
« L'activité reprend très progressivement à Dax, dans de bonnes conditions », a déclaré Michel Glanes directeur par intérim du centre hospitalier depuis le 1er février. « Le plus important pour nous, c'est que les patients n'aient aucune perte de chance », a-t-il insisté. Les hackers ont introduit un rançongiciel (ransomware) qui rendent inopérants les fichiers informatiques et réclament une rançon pour les débloquer. Une attaque similaire avait eu lieu au CHU de Rouen fin 2019 (cf. notre article et notre brève).
Le jeudi 11 février, le téléphone a été rétabli, mais les écrans des ordinateurs sont toujours noirs. Le CH a réagi rapidement et est aidé par des prestataires recommandés par l'ANSSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information). Selon le maire de Dax, Julien Dubois, président du conseil de surveillance de l'établissement, « les admissions sont limitées au maximum. Seuls les patients dans une situation d'urgence très importante sont admis. Le relais est pris par les acteurs libéraux et par des centres hospitaliers voisins en radiothérapie et en cancérologie ». Les dossiers médicaux sont consultables par les soignants sur les serveurs de l'assurance maladie.
Un rapport de l'Anssi montre que les incidents de sécurité liés aux ransomwares ont progressé de 255% entre 2019 et 2020, pour un total de 192 événements signalés. Les établissements de santé représentent des cibles privilégiées pour les cybercriminels qui procèdent par ransomware.
« Ces gens-là cherchent une rançon qu'ils n'auront pas, aucune rançon n'est payée car ça ne garantit pas de récupérer les codes et ça ne ferait qu'inciter les pirates », a affirmé Benoît Elleboode, directeur général de l'agence régionale de santé.
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