Depuis mi-août, des dizaines de milliers d'Indiens manifestent pour protester contre le manque de sécurité dans le pays, suite à un appel à la mobilisation d’associations de médecins indiens.
Ces manifestations sont intervenues suite au viol et au meurtre d’une interne de médecine générale de 31 ans, dont le corps a été retrouvé le 9 août, portant de multiples blessures, dans un hôpital public où elle exerçait, dans la ville de Kolkata (anciennement Calcutta), dans l’État du Bengale-Occidental.
La Cour suprême presse le gouvernement d’agir
Selon l'organisation Dasra, les femmes représentent près de 30 % des médecins en Inde et 80 % du personnel infirmier. Les agressions des praticiens sont fréquentes.
Suite à cette mobilisation, la Cour suprême indienne a ordonné, mardi 20 août, la création d'un groupe de travail pour renforcer la sécurité du personnel soignant, soulignant que la brutalité du meurtre avait « choqué la conscience de la nation ».
La plus haute juridiction du pays s'est dite contrainte d'intervenir car « l'absence de mesures de sécurité dans les établissements de santé face à la violence à l'encontre du personnel constitue une grave souffrance ». La Cour suprême a notamment souligné « le manque de caméras de vidéosurveillance » et de détecteurs de métaux pour les visiteurs dans les hôpitaux.
« Jusqu’à ce que justice soit rendue »
Ce jeudi, la Cour suprême a finalement appelé les médecins à reprendre le travail. Suite à cet appel, les praticiens du principal hôpital public de la capitale, New Delhi, ont déclaré qu'ils reprendraient pleinement leurs activités « dans l'intérêt de la nation et dans l'esprit du service public », et ce, après onze jours de grève.
Ils ont également exhorté les autorités à « se conformer aux directives » de la Cour suprême, ajoutant que leurs manifestations se poursuivraient après les heures de travail « jusqu'à ce que justice soit rendue ». Dans l’est du pays, à Kolkata, les manifestations continuent avec ferveur.
Avec AFP
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