En fin de semaine dernière, François Braun a présidé à Lyon le Comité stratégique national sur la Santé mentale et la Psychiatrie. L’occasion de faire un point d’étape sur les différentes mesures mises en place dans le cadre de la feuille de route Santé mentale et Psychiatrie et des Assises du même nom.
La feuille de route lancée en juin 2018 prévoyait 37 actions et a mobilisé 1,4 milliard d’euros de 2018 à 2021 et elle s’est enrichie de 30 mesures issues des Assises de septembre 2021 qui ajoutent notamment un effort financier supplémentaire de 1,9 milliard d’euros jusqu’en 2026.
Les 50 actions qui composent désormais la feuille de route s’articulent autour de trois axes : une politique de promotion et de prévention en santé mentale, une transformation des pratiques et des organisations pour améliorer le maillage territorial de l’offre de soins psychiatriques et une meilleure insertion sociale des personnes en situation de handicap et troubles psychiques.
300 appels par jour au 3114
Sur le premier axe, en octobre 2021 a notamment été mis en place le numéro national de prévention du suicide : 3114. Il s’articule aujourd’hui autour de 15 centres répondants actifs qui permettent d’orienter la personne appelante vers le dispositif de prise en charge et de suivi en proximité.
Le ministère indique que depuis sa mise en service le numéro a déjà reçu 213 000 appels, avec une moyenne de 300 à 400 appels par jour.
« Ce service est assuré par environ 200 professionnels de soins spécifiquement formés (infirmiers et psychologues) qui répondent 24 heures/24 et une articulation est en place avec les secours : environ 1 appel sur 10 est redirigé vers les secours avec une intervention », ajoute le ministère.
Dans le cadre de la feuille de route a aussi été développé le secourisme en santé mentale (PSSM). Il a d’abord été mis en place en milieu étudiant.
En 2022, 30 universités et grandes écoles se sont engagées dans le projet. Fin décembre, 158 formateurs universitaires et 2 039 secouristes étudiants été recensés.
En février 2022, une circulaire interministérielle est parue qui indique que tous les agents des fonctions publiques d’État, territoriale et hospitalière devront bénéficier d’une sensibilisation à la santé mentale, puis que les agents volontaires seront encouragés à devenir secouristes en santé mentale, voire formateurs, au sein de leur administration ou établissement. D’autres milieux, comme le secteur agricole, sont aussi encouragés à développer les formations de secourisme en santé mentale.
Au total, plus de 43 000 secouristes sont déjà formés fin 2022, indique le bilan du ministère.
372 547 séances avec MonParcoursPsy
Dans le cadre de l’axe 2 autour de l’amélioration du parcours de soins en santé mentale, le renforcement des 1ères lignes, notamment au travers des généralistes, est visé par la feuille de route.
C’est notamment l’objet du dispositif MonParcoursPsy, qui permet depuis le 5 avril 2022, aux personnes souffrant de troubles psychiques d’intensité légère à modérée, de bénéficier, dès l’âge de 3 ans, de 8 séances remboursées chez un psychologue libéral volontaire conventionné avec l’Assurance maladie, sur adressage principalement du médecin traitant.
D’après le bilan du ministère, au 31 janvier 2023, le dispositif enregistrait 90 642 patients, dont 71 % de femmes et 10 % de publics précaires. 372 547 séances ont été réalisées, avec en moyenne 4,1 séances par patient. 32 079 médecins ont adressé des patients dont 92 % de généralistes et 2 200 psychologues volontaires sont conventionnés à ce jour.
Une évaluation du dispositif est prévue au plus tard pour le 1er septembre 2024 mais un élargissement de l’adressage aux sages-femmes, dans le cadre de la dépression du post-partum ou dans les suites d’une fausse couche, est d’ores et déjà envisagé.
S'appuyer sur les CNR territoriaux
Pour améliorer le parcours des personnes sur les territoires et renforcer la coopération, la loi de santé de 2016 avait introduit le projet territorial de santé mentale (PTSM).
Aujourd’hui 104 PTSM sont attestés, « près de la moitié des contrats territoriaux de santé mentale, qui entérinent les engagements pris par les différents acteurs, étaient signés ou sur le point de l’être fin 2022 », ajoute le ministère.
La structuration des parcours en santé mentale sur les territoires est d’ailleurs un des axes prioritaires pour le ministère dans la suite du déploiement de la feuille de route. Il appelle notamment à renforcer le lien avec les collectivités locales.
« À ce titre, les Conseils nationaux de la refondation en santé constitueront des lieux privilégiés pour bâtir ces stratégies communes entre tous les acteurs au service au service d’une meilleure santé mentale de nos concitoyens dans tous les territoires », souligne le ministère.
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