Assises des finances publiques

Arrêts maladie et médicaments, des pistes possibles d'économies pour le gouvernement

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Publié le 22/06/2023

Crédit photo : VOISIN/PHANIE

L'exécutif continue de tabler sur le  « en même temps ». Alors que le ministre de la Santé François Braun avait la semaine passée évoqué une possible hausse des tarifs des génériques, c'est bien le secteur de l'industrie pharma qui risque de passer au coup de rabot une nouvelle fois dans le nouveau plan d'économies proposé par le gouvernement le lundi 19 juin. Il a indiqué avoir identifié au moins 10 milliards d'euros d'économies, voire 12, qui permettront d'alimenter le projet de budget pour 2024. Seront également impactés notamment les arrêts maladies, une cible qui avait été adressée déjà fin mai par le ministre des Comptes publics, Gabriel Attal, dans son plan de lutte contre la fraude sociale. Dans son discours de présentation, la Première ministre Élisabeth Borne a expliqué vouloir ramener le déficit public à 2,7 % du PIB en 2027, soit réduire à 108,3 % du PIB le lourd endettement de la France (contre 111,6 % en 2022). En guise de chiffres peu nombreux dans ce plan, elle a « identifié 5 % de marges de manœuvre sur les crédits de tous les ministères (hors salaires) en 2024. Par précaution, nous avons décidé de mettre en réserve 1 % de crédits supplémentaires prévus dans la loi de finances », soit 1,8 milliard d'euros. Une concertation sera opérée avec les ministères pour identifier les économies réalisées.

Déplorable

Réaction de l'opposition de gauche, Mathilde Panot (LFI) a pointé du doigt les 500 millions de frais dentaires que la Sécu veut transférer aux complémentaires santé à partir d'octobre, en baissant la prise en charge de 70 à 60 %. Concernant les arrêts maladie qui ont augmenté de 30 % en dix ans, la porte-parole du groupe des députés socialistes Christine Pires Beaune a trouvé déplorable que l'on mette en avant une minorité de médecins qui signeraient des arrêts de travail abusifs. Elle réclame une analyse pour essayer de comprendre pourquoi leur nombre explose depuis le Covid. Rien que pour ce point, l'exécutif compte identifier 500 millions d'euros, avec « des contrôles ciblés renforcés sur les professionnels de santé présentant des niveaux de prescription hors norme ».

Arrêts de complaisance

Autre réponse, le Medef s'est dit opposé à l'augmentation du nombre de jours de carence en cas d'arrêt maladie. L'explication réside dans le fait que dans nombre d'entreprises et de conventions collectives, les jours de carence sont pris en charge par l'employeur. Geoffroy Roux de Bézieux a confirmé qu'« il y a un problème d'arrêts de travail de complaisance, mais aussi des questions de mal-être au travail». Et de demander pourquoi ce sentiment augmente. Une mesure d'ordre public pourrait prendre la forme d'un jour de carence qui ne pourrait être remboursé par personne, a-t-il conclu.


Source : lequotidiendumedecin.fr