Dans son traditionnel rapport annuel « Charges et produits » que la rédaction du Généraliste a pu consulter, l'Assurance maladie fait des propositions afin « d'améliorer la qualité du système de santé et maîtriser les dépenses » pour l'année 2022. Les pistes d'économies présentées dans ce document préfigurent généralement le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) présenté à l'automne.
Comme l'année dernière, l'Assurance maladie table sur des économies moindres en raison de la crise sanitaire. La CNAM enregistre une baisse importante de ses recettes (-5,3 %) et à l'inverse une hausse encore plus importante des dépenses (+9,5 %).
La caisse prévoit toutefois un total de 1,015 milliard (voir tableau) d'économies pour l'année 2022. C'est légèrement moins que pour l'année 2021 (1,075) et plus de moitié moins qu'en 2020 (2, 069 milliards).
290 millions d'euros d'économies de dépenses de médicaments
Constatant une augmentation du coût des médicaments dans le système de santé français avec 25 milliards d'euros de dépenses (+1,9 %) en 2020, l'Assurance maladie mise sur une économie à hauteur de 290 millions d'euros pour l'année 2022. Pour ce même champ, la CNAM avait prévu l'année dernière 322 millions d'euros d'économies.
« Compte tenu du niveau élevé de prescription de certains produits au regard des comparaisons internationales », l'Assurance maladie souhaite limiter la prescription de certains médicaments.
Dans son viseur ? La prescription des IPP (inhibiteurs de la pompe à protons) sur laquelle la caisse souhaite réaliser 30 millions d'euros d'économies, la prescription du paracétamol (10 millions d'euros) ou encore celle des benzodiazépines (25 millions d'euros) dont la consommation a été dopée par la crise sanitaire.
IJ, transport et lutte contre la fraude
S'agissant de la lutte contre la fraude (150 millions d'euros), la prescription des soins paramédicaux (80 millions d'euros) ou les indemnités journalières (IJ) (100 millions d'euros), les montants d'économies escomptés pour l'année 2022 sont identiques à ceux de l'année précédente.
Pour le transport, la Caisse se montre moins ambitieuse et prévoit des économies à hauteur de 90 millions d'euros contre 170 millions d'euros l'année dernière.
Une meilleure prise en charge de l'insuffisance cardiaque
Pour limiter le coût de la prise en charge de l'insuffisance cardiaque (3 milliards d'euros chaque année), l'Assurance maladie mise sur une politique de prévention.
La caisse prévoit ainsi de développer des actions de sensibilisation auprès du public pour informer sur les maladies cardiovasculaires et compte également sur un accompagnement renforcé des professionnels de santé. La CNAM souhaite notamment leur fournir des outils de diagnostics visant à améliorer le parcours de soins des patients insuffisants cardiaques.
Avec ces différentes actions, l'Assurance maladie prévoit une économie de 15 millions d'euros pour l'année 2022.
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