Le suivi des pathologies chroniques n’est pas le seul à avoir pris du retard pendant le confinement. Selon l'Assurance maladie, un recul très fort a aussi été constaté sur les activités de prévention. Dans son dernier rapport Charges et produits, présenté en Conseil d’administration la semaine dernière, la Cnam dresse un premier bilan de l’impact sanitaire de l’épidémie de Covid-19 sur la consommation de soins et la santé de la population et livre quelques propositions pour rattraper les reports de soins.
Les études menées par Epi-PHARE, le groupement d’intérêt scientifique créé par l’ANSM et la Cnam, a notamment montré un impact sur les vaccinations pendant le confinement. Celles des nouveau-nés ont été moins touchées, mais les chiffres montrent - 43 % de vaccination HPV, -16 % pour le ROR. Pour l’ensemble des huit semaines de confinement, le nombre de vaccins à « rattraper » est estimé à 44 000 pour les vaccins penta/hexavalents des 3 à 18 mois, 90 000 pour ceux anti-HPV, 123 000 pour les ROR et 450 000 pour les rappels antitétaniques.
Dans son rapport, la caisse effectue aussi un focus sur le dépistage du cancer colorectal. L’analyse montre une très nette cassure pour la lecture des tests en laboratoire dès le début du confinement et qui s’est poursuivie tout au long de la période (tableau).
La suspension de l’envoi des courriers au début du confinement et la baisse des consultations chez le généraliste l’expliquent en partie. L’allongement des délais postaux a aussi contribué au fait que les tests soient arrivés en laboratoire au-delà des 6 jours requis. Au début de l’année 2020, le nombre de tests analysés par semaine oscillait entre 75 000 et 80 000. Pendant le confinement, il est tombé rapidement en dessous des 5 000.
Envoi sans passer par le généraliste
L’assurance maladie estime que le retard pris pendant le confinement, que ce soit dans le suivi ou la prévention et les conséquences qu’il entraîne, a peu de chance de revenir à la normale rapidement « sans un accompagnement et des actions spécifiques ». Des campagnes ont déjà été mises en place pour inciter les patients à retourner chez le médecin, à mettre à jour leurs vaccinations etc. Pour le dépistage du cancer colorectal, la caisse veut axer son effort sur le stock de tests de dépistage non réalisés. Elle propose donc d’expérimenter l’envoi direct de kit de dépistage par courrier aux patients, pour ceux qui en ont déjà fait. Une campagne d’information à destination des médecins traitant pour les inciter à relancer leurs patients en consultation pourrait aussi être développée.
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