L'exonération d'assurance vieillesse des médecins retraités - pour une année - a été insérée par le gouvernement dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2023, frappé d'un 49.3 à l'Assemblée nationale. Elle fait partie de l'arsenal déployé pour pallier la pénurie de médecins.
Le Sénat, qui examine le texte en première lecture, a adopté, contre l'avis du gouvernement, un amendement de la rapporteure centriste Élisabeth Doineau visant à étendre cette exonération temporaire à « l'ensemble des professionnels de santé », comme les infirmiers, les kinés, etc. La rapporteure a défendu un souci de « justice ».
Mais pour la ministre chargée des PME et du Commerce Olivia Grégoire, « le vrai problème se porte principalement sur les médecins », avec aujourd'hui « 47 % » d'entre eux « qui ont plus de 55 ans ». Avant d'ajouter : « Si la question de la démographie des autres professions de santé peut se poser, elle est peut-être moins prégnante ».
Un manque à gagner pour la Sécu
« On voit bien que la boîte de Pandore est ouverte », a réagi à gauche Laurence Cohen (CRCE à majorité communiste), opposée à l'exonération y compris pour les seuls médecins. « On sait très bien que ça va être un manque à gagner pour la Sécurité sociale », a-t-elle pointé.
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Pour le rapporteur de la branche vieillesse René-Paul Savary (Les Républicains), il s'agit d'« un amendement d'appel, parce qu'il faut prendre en compte les difficultés des infirmières », mais il « mérite une discussion plus large ». Il a relevé que la mesure proposée par le gouvernement pour les seuls médecins représenterait « un manque à gagner évalué à 200 millions d'euros » pour leur caisse de retraite.
12 000 médecins maintenus depuis le Covid
« Pourquoi ne pas ouvrir des droits supplémentaires pour les cotisations versées après la retraite ? », a interrogé Bernard Jomier (Parti socialiste), fustigeant « un article fragile » et craignant qu'il « entraîne une mécanique vraiment folle ».
Olivia Grégoire a fait valoir que « depuis la crise Covid ces mesures ont quand même permis de maintenir un peu plus de 12 000 médecins en cumul emploi-retraite ». C'est « une mesure bornée dans le temps », en attendant une « réponse plus pérenne » dans le cadre de la prochaine réforme des retraites, a précisé la ministre.
(Avec AFP)
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