Sur un total de plus de 400 votes, 56 % des lecteurs ont indiqué qu’ils seraient prêts à exercer en cumul emploi-retraite s’ils étaient exonérés de cotisations. Tandis que 41 % estiment que cette mesure n’est pas assez incitative et 3 % n’ont pas d’avis tranché.
Amendement figurant dans le PLFSS 2023, porté notamment par le Pr Philippe Juvin (Les Républicains) à l’Assemblée nationale, la fin de la cotisation vieillesse à la Caisse autonome de retraite des médecins de France (Carmf) fait débat parmi les acteurs.
Par la plume de son président Dr Thierry Ladernois, la Carmf avait adressé un courrier le 21 octobre aux ministres François Braun (Santé et Prévention) et Olivier Dussopt (Travail, Plein Emploi et Insertion) afin notamment de les notifier de pertes de recettes potentielles de près de 200 millions, lesquelles « impacteraient à coup sûr les résultats du régime complémentaire déjà déficitaire et du régime ASV tout juste proche de l’équilibre ». Plusieurs syndicats de médecins libéraux ont également pointé du doigt ce manque à gagner pour la Caisse.
Une solidarité entre praticiens ?
Dans l’espace commentaire du sondage, nos lecteurs ont longuement débattu et exposé leurs désaccords. Certains sont heureux de cette mesure, comme Marc P. : « Oui cela me motive car marre du racket ». Ou Christian B. : « J’ai 72 ans. Il est temps que cette mesure juste et conforme au droit s’applique. Pour moi il s’agirait de 9 000 euros à ne plus offrir à la Carmf… qui en plus trouve à redire ! » Ou encore Michel M. : « Je cumule retraite-emploi depuis 13 ans et donc des cotisations énormes, sans points. J’ai toujours "le feu" et malgré les difficultés administratives, je continue. Bonne nouvelle cette exonération. Mais ça ne vient pas du cœur. »
Certains, comme RX, évoquent la notion de solidarité. « Demander à profiter de sa pension de retraite tout en continuant à travailler, plutôt que continuer à acquérir des points, est un choix offert qui doit être assumé. Faut-il pour autant systématiquement continuer à cotiser à la Carmf ? Je pense que oui, par solidarité pour les retraités de 62/64 ans et ceux de tous âges qui cumulent en zones non-tendues. Pour les autres, la question mérite en effet débat, mais on ne peut pas faire le choix de toucher une retraite plus vite et demander ensuite sa réévaluation. »
Ce à quoi Lionel B. répond… « J'ai pris ma retraite à 67 ans, je continue faute de successeur et je cotise à fonds perdu depuis. Et si je meurs au boulot ma femme ne touchera rien pour mon décès, alors que j'ai cotisé 37 ans ! Tout ça parce qu’aussitôt retraité, ces braves gens de la Carmf se sont dépêchés d'enlever la cotisation invalidité décès. Elle est belle la solidarité dans cette profession. Nous sommes environ 20 000 à abonder dans cette caisse, je vous invite à calculer ce que cela a rapporté à la caisse tout au long de ces années. »
Le mot de la fin pour RX : « Vous avez fait le choix de profiter d'une pension avant la fin de votre activité plutôt qu'attendre une pension supérieure en fin de carrière… J'ai fait le même choix, faute de successeur également, bien informé des règles et avec l'accord éclairé de mon épouse… Nous avons fait un choix dont nous assumons les conséquences bonnes ou moins bonnes. »
Ras le bol total du système
D’autres rationalisent comme Jean-Pierre G. : « Ça fait 12 ans que je continue à exercer en cotisant. Je connaissais la règle du jeu et je l’acceptais. Maintenant si on m’exonère de cette charge, je n’irai pas manifester. » Ou encore Stéphane P. : « Le cumul emploi-retraite est un choix dont on connaît les conséquences à l'avance. L'exonération des cotisations effectivement risque de perturber le système financier actuel de la Carmf. On ne peut pas avoir tous les avantages. N'oubliez pas… On ne meurt pas avec ses sous ! » Ce à quoi Jean M. répond qu’il aurait aimé être remercié ! « J'ai travaillé six ans au-delà. Je n'ai pas contesté de cotiser, mais quelle aberration de ne pas avoir bénéficié de points supplémentaires ! »
D’autres sont totalement désabusés et ne souhaitent pas reprendre une activité, à l’instar de Jean-Marc A. : « Oh que non ! Plus aucune considération des patients, ni des autorités de tutelle pour la médecine générale… Mais déjà depuis plusieurs années ? Alors ouf, quand c'est fini, c'est fini à plus de 68 ans… » Ou encore RASLEBOL, « Sûrement pas ! Ras le bol de devoir subir le mépris institutionnel depuis des années… je ne ferai pas une journée de plus… » ou encore Christophe H. « Hors de question de travailler après ma (proche) retraite. J'ai un ras-le-bol total de ce système, des honoraires indécents, et du souverain mépris de la Cnam. Alors ciao… »
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