Chassez la politique, vous rattrapera-t-elle au galop ? La démission surprise, mercredi 9 octobre, du député LFI Hugo Prévost, à la suite d’accusations de violences sexuelles, pourrait par ricochet avoir un impact significatif sur la nouvelle vie d’Olivier Véran, qui n’en finit plus de changer de carrière professionnelle depuis son départ du gouvernement, voilà dix mois.
Âgé de 25 ans, Hugo Prévost avait été élu aux législatives de juillet dans la 1re circonscription de l'Isère sous la bannière du Nouveau Front populaire (NFP), lors d'une triangulaire très serrée où Olivier Véran avait vu la victoire lui échapper pour 1 318 voix (40,24 % des voix contre 42,35 % pour son rival). Le neurologue était à la tête de cette circonscription depuis 12 ans.
Le départ d’Hugo Prévost va précipiter une nouvelle élection partielle dans la circonscription qui devrait se tenir dans les trois prochains mois, selon les règles du code électoral. Olivier Véran retournera-t-il au combat ? Contacté, le médecin n’avait pas répondu ce jeudi aux sollicitations du Quotidien.
Tentatives de reconversion
Depuis son départ du porte-parolat du gouvernement, en janvier, l’ancien ministre de la Santé a multiplié les tentatives de reconversion. D’abord tenté par l’idée de repasser la blouse blanche de neurologue hospitalier, il avait finalement jeté son dévolu sur la médecine esthétique, à la surprise générale, avant de changer de cap.
À la suite de sa défaite aux législatives de juin, il avait entamé une activité de conseil et de lobbying en créant la société Innov. Selon les statuts de l’entreprise auxquels le média La Lettre a eu accès, Olivier Véran propose une large gamme de services, allant de la stratégie à l’innovation, en passant par la communication, la mise en relation ou la publicité. En septembre, l'ancien ministre a également rejoint le conseil d'administration de l’enseigne Lunettes Pour Tous.
La démission d’Hugo Prévost de son poste à l’Assemblée nationale fait suite à la décision de LFI, la veille, de l’exclure après des auditions de son comité de lutte contre les violences sexuelles. Selon Mediapart, au moins quatre personnes accusent le parlementaire de violences sexistes et sexuelles, comprenant pour une femme des attouchements et des rapports non consentis, et pour les trois autres des « pressions constantes », du « harcèlement moral, sexuel » et des propos sexistes au travail de 2020 à 2024.
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