L’ACS est incontournable puisque préétablie sur la carte vitale du patient, je fais donc de l’ACS comme Monsieur Jourdain faisait de la prose.
Une patiente ACS particulièrement honnête m’a apporté régulièrement des chèques pour les remboursements indus qu’elle a touchés sur des consultations où je lui avais fait ledit tiers- payant, aucun moyen pour moi de m’apercevoir du bug puisque mon logiciel notait bien tiers payant sur la part AMO et tiers payant sur la part AMC… mais la Sécu, elle, recevait une FSE de paiement intégral par le patient et donc le remboursait comme tel ; cette situation aurait pu durer des années si la patiente ne m’avait pas prévenu ; en effet, dans cette situation, les retours Noémie ne servent à rien ; seul moyen de vérifier : avoir en tête tous les patients ACS et vérifier jour par jour, patients par patient qu’on a été payé (bonjour les nuits et les dimanches !) Je l’ai fait sur 2 mois ! Et, croyez-moi, la note est salée : plus de 400 €. Non seulement je n’ai pas été payé, mais je suis considéré avoir été payé par les patients et donc… je vais payer des impôts sur l’argent que je n’ai pas touché ! Bien sûr, je pourrais prendre mon bâton de pèlerin et faire le tour de tous les patients que j’ai repérés pour me faire payer les indus…
En fait j’ai préféré chercher la cause du problème et là on continue à rigoler. On téléphone aux services spécialisés de la Sécu où le diagnostic est tout de suite posé : « Vous avez fait des fausses manipulations avec votre logiciel ». Ayant pu prouver que non, on passe à l’argument suivant : « Vous n’avez pas fait les mises à jour de votre logiciel comme il fallait ». étant donné que les mises à jour sont faites tous les 15 jours on passe à l’argument suivant : « Il y a un bug dans votre logiciel ; voyez avec votre éditeur ». Je réponds(un peu énervé, je l’avoue) que je n’ai pas choisi le système ACS et que ce n’est pas à moi de continuer à perdre des heures pour un système qui m’est imposé, dont je n’ai pas la maîtrise et où l’un et l’autre vont jouer au ping-pong avec moi… .Rebelote, on me réénumère les arguments précédents
Je passe sur le temps perdu : vous pouvez tous imaginer les retards et l’ambiance dans la salle d’attente ! Le fin mot de l’histoire est qu’il s’agissait d’un bug logiciel dont le correctif fut pour le moins tardif , mon logiciel pèse pourtant un certain poids sur le marché (Hello doc) : le logiciel acceptait le C en tiers payant mais supprimait le tiers payant dès qu’il y avait un coefficient de majoration du type C + MNO.
Ces explications longues et fastidieuses sont à la mesure des démarches que j’ai dû effectuer mais surtout elles amènent à plusieurs interrogations :
- est-ce à un professionnel de santé déjà surchargé de travail de perdre son temps et ses nerfs à ces imbécillités ?
- sachant que lorsqu’il est question du remboursement du préjudice tout le monde se renvoie la balle, je pose la question : est-ce au professionnel de santé d’être systématiquement le dindon de la farce ?
- le préjudice a été limité par le nombre restreint d’ACS mais imaginez la situation en cas de tiers payant généralisé !
Non décidément le tiers payant n’est pas pour moi, plutôt la feuille de soins-papier.
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