La Haute Autorité de santé (HAS) a édicté un référentiel sur la médiation en santé en 2017, quel était le besoin ?
Dr Patricia Minaya Flores : C’était une demande émanant à la fois de la direction générale de la Santé, la direction générale de l’Offre de soins, la direction de la Cohésion sociale et la direction de la Sécurité sociale puisque, sur le territoire, la médiation en santé, introduite dans le code de santé publique en 2017, est portée par de nombreuses structures : des associations, des institutions voire des mairies par le biais de leurs ateliers santé-ville, ce qui recouvre des pratiques hétérogènes, voire disparates. Il reste encore des actions à mener. Le référentiel de la HAS a fait état des compétences, des connaissances et des bonnes pratiques en matière de médiation en santé, même si, aujourd’hui, le rôle du médiateur en santé n’a pas encore été institutionnalisé et qu’il n’y a pas encore de formation dédiée. Nous sommes toujours dans un processus de structuration et d’homogénéisation de ce que veut dire la médiation en santé en France.
Connaît-on le nombre de médiateurs en santé ?
Dr P. M. F. : Pour l’instant, il y a de nombreuses actions et dispositifs qui sont portés par la médiation en santé. Ça se compte en milliers du côté des acteurs de la politique de la ville. Il faut savoir que, par le biais des ateliers santé-ville, les coordinateurs de ces ateliers sont en soi des médiateurs en santé. Ils portent des projets pour pouvoir accompagner et promouvoir le rapprochement des personnes éloignées du système de santé, des quartiers prioritaires de la ville vers le droit commun. D’un autre côté, plusieurs ARS et caisses d’assurance maladie proposent également des dispositifs. Mais à ma connaissance, il n’y a pas encore de cartographie ni de chiffrage précis qui prennent en compte également toutes les interventions des associations en ce domaine.
Comment définiriez-vous leur travail ?
Dr P. M. F. : Il est important de faire comprendre que la médiation en santé est un dispositif qui est là pour diminuer les inégalités d’accès aux soins. Et, à ce titre, l’ancrage territorial est essentiel parce que l’éloignement du système de santé est multifactoriel, ses composantes diverses. Les actions de la médiation en santé sont pensées, portées et co-construites au niveau local, parce que les difficultés varient d’un public à un autre, d’un département à un autre. On ne fait pas les mêmes actions en milieu carcéral qu’auprès des populations immigrées, pas les mêmes actions en ville qu’en territoire rural face à des personnes isolées géographiquement. La médiation en santé est véritablement spécifique à chaque territoire et à chaque localité, d’où l’importance fondamentale de l’ancrage territorial des médiateurs. C’est un métier à part entière, qui peut grandement aider les généralistes qui souhaitent s’investir dans le suivi de ces populations.
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