Juste avant la trêve des confiseurs, les villes de Lyon, Nice et Bordeaux ont annoncé la création du réseau Territoires & Vaccination. Son ambition ? Soutenir et rendre opérationnelle la politique nationale de santé en matière de vaccination, en partant précisément des territoires. Ce réseau est issu du collectif Immuniser Lyon, créé trois ans plus tôt dans le but de mobiliser les acteurs publics et privés de la vaccination afin d'aider les citoyens à trouver une information fiable sur les maladies, les vaccins et améliorer la couverture vaccinale.
Les villes de Nice et Bordeaux ont rejoint cette initiative, débouchant sur la création du réseau Territoires & Vaccination. « L’initiative lyonnaise est en train de faire boule de neige, se félicite Georges Képénékian, premier adjoint au maire de Lyon. D’autres villes comme Toulouse, Montpellier, Nantes et Strasbourg souhaitent également nous rejoindre ». Il souligne l’importance de « décliner la problématique de la vaccination au plus proche des citoyens. Il faut mener des actions de pédagogie, réexpliquer sans arrêt l’intérêt de la vaccination et fédérer non seulement à l’échelle nationale, mais aussi à l’échelle locale », estime-t-il.
200 000 dépliants
« Le collectif Immuniser Lyon a été lancé en partant d’un constat, celui d’une mauvaise couverture vaccinale et d’un manque d’adhésion et de confiance envers la vaccination, de la part des patients mais aussi des professionnels de santé », explique le Dr Anne-Sophie Ronnaux-Baron, porte-parole de ce collectif. Immuniser Lyon rassemble plus de 35 partenaires publics privés : la ville de Lyon, des centres de vaccination, les Hospices civils de Lyon, le conseil régional de l’Ordre des pharmaciens, des mutuelles, des laboratoires pharmaceutiques, l’Agence régionale de santé, France asso santé, la Ligue contre le cancer ou encore le Centre Léon Bérard.
« Nous avons distribué plus de 200 000 dépliants et flyers dans les mairies et les établissements scolaires ; nous avons mis en place des campagnes d’affichage et un module sur la vaccination a été intégré au programme des Journées défense et citoyenneté, détaille le Dr Ronnaux-Baron. En 2017, nous avons beaucoup travaillé sur l’incitation à la vaccination des seniors, en insistant sur la grippe, la coqueluche ou encore le zona. Un travail nécessaire car, en décembre 2016, 13 résidents d’un Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) sont décédés de la grippe, du fait d’un défaut de vaccination de la part des résidents, mais aussi des professionnels de santé ».
Sensibilisation des seniors
En 2016, Vacci’Nice s’est lancé sur le même modèle qu’Immuniser Lyon, avec 27 partenaires. « La première action forte que nous avons mise en place est l’envoi à tous les nouveaux parents, à l’occasion d’une naissance, d’un courrier expliquant comment protéger son enfant contre la coqueluche », indique Laurence Serandour, responsable des services de vaccination à la Direction de la santé et de l’autonomie de la ville de Nice. « Nous avons également envoyé un courrier à 15 000 seniors pour les sensibiliser à la vaccination, une action relayée par l’Ordre des médecins, des pharmaciens et des infirmières, ainsi que par la CPAM ».
Et en 2018, c’est Bordeaux qui a décidé de lancer une déclinaison d’Immuniser Lyon, par le biais de la Conférence régionale de la Santé et de l’Autonomie (CRSA), qui compte 300 membres, professionnels de santé et institutions dans le champ sanitaire et social. Un COPIL et un comité scientifique sont en cours de constitution et vont se réunir dans les prochaines semaines. « L’idée est d’engager cette démarche sur Bordeaux métropole mais aussi sur le département de la Vienne », explique le Dr Olivier Jourdain, président de la commission spécialisée dans l’offre de soins de la CRSA Nouvelle Aquitaine.
Avec le nouveau réseau Territoires & Vaccination, les villes participantes pourront échanger, partager leur expérience, leurs outils, ainsi que leurs méthodologies d’action et d’évaluation. « Ce réseau, c’est la force du territoire et de la coopération interprofessionnelle au service de la prévention », résume le Dr Ronnaux-Baron.
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