Manque d'encadrement, surcharge de travail, manque de matériel, chambres de garde indignes… Les conditions de travail dégradées des internes, en stage au service des urgences adultes de l'hôpital du Kremlin Bicêtre (AP-HP), avaient déjà fait grand bruit ces derniers mois.
En juillet dernier, les syndicats d'internes avaient fini par obtenir, de la part de l'ARS, la suspension de l'agrément de ce terrain de stage.
Des internes des services voisins sollicités pour les urgences adultes ?
Mais « coup de théâtre » ! Alors qu'à partir du 1er novembre, aucun interne (tous services confondus) ne devait être accueilli au sein du service d'urgences, voilà que « la Direction (de l'hôpital) avec le soutien de l'ARS pourrait imposer aux internes de continuer à prendre des gardes (...) ! », s'indigne dans un communiqué le Syndicat des Internes des Hopitaux de Paris (SIHP).
Coup de théâtre : après avoir pris la décision applicable au 1er novembre de suspendre l'agrément du Service des Urgences du @Hopital_Bicetre, nous venons d'apprendre que l'ARS et la Direction voudraient que les internes continuent à faire tourner le service!
— SIHP (@SIHParis) October 7, 2021
Pour nous, c'est NON! pic.twitter.com/LaQgxxFHxW
« Nous avons appris, par voix détournée, que les internes d'autres spécialités pourraient être sollicités pour assurer la permanence des soins et les gardes aux urgences », précise à son tour Léo Sillion, vice-président de l'InterSyndicale Nationale des Internes, le syndicat qui répresente nationalement le SIHP.
À l'époque où les urgences accueillaient encore des internes, certains d'autres spécialités refusaient déjà de choisir le Kremlin-Bicêtre de peur de faire des gardes aux urgences !
Selon l'étudiant en médecine, cette décision « prise en dehors de tout cadre légal » n'est pas une réponse viable au manque de moyens humains.
« La solution d'aller prendre de manière détournée des internes d'autres étages est catastrophique. À l'époque où les urgences accueillaient encore des internes, certains d'autres spécialités refusaient déjà de choisir le Kremlin-Bicêtre de peur de faire des gardes aux urgences ! Cette décision va provoquer une vague de désistements au moment du choix des stages qui doit se faire en fin de semaine ! », prévient Léo Sillon.
En l'absence de réponse de la direction de l'hôpital et de l'ARS, les syndicats d'internes de médecine envisagent désormais de faire appel de cette décision.
« Si aucune solution n'est trouvée d'ici la fin de la semaine, nous irons en référé devant le tribunal administratif et nous ferons casser la décision en justice ! », avertit Léo Sillon.
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