En France, « le nombre de personnes concernées par le Covid long serait de l'ordre de 700 000 », a estimé le ministère de la Santé lors d'un point sur le Covid long organisé ce jeudi 17 mars.
Concernant les cas plus complexes, « ils seraient environ 70 000 nécessitant une prise en charge par des structures spécialisées », a-t-il ajouté, avant de préciser que ces chiffres étaient « à prendre avec précautions ».
Le syndrome du Covid long recoupe « une kyrielle de symptômes allant de la fatigue à la dysautonomie (...) le vrai Covid long se caractérise lorsque les symptômes se manifestent au-delà de trois mois », a détaillé un membre du cabinet d'Olivier Véran.
Selon la définition de l'OMS, le Covid long est caractérisé lorsque des symptômes durent au moins deux mois et « habituellement 3 mois après le début du Covid-19 ».
Vers une meilleure prise en charge ?
Ces derniers mois, la prise en charge des cas de Covid long est, de ce fait, apparue comme un enjeu sociétal majeur. Preuve en est ? L'adoption le 26 novembre dernier, par les députés, d'une proposition de loi actant la création d'une plateforme de référencement et de prise en charge des malades chroniques du Covid-19.
En attendant l'avis de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) et celui du Conseil d'État qui conditionnent la création de cette plateforme, le ministère a engagé une « co-construction » avec les acteurs de la santé, les institutions, les associations de patients et les patients experts.
« À l’issue de cette concertation, nous nous sommes donnés comme priorité d'améliorer l'orientation des patients. Le Covid long nécessite parfois une coordinatation entre médecins généralistes, médecins spécialistes... (...) et mène parfois à des errances en termes d'accompagnement. Le plus important aujourd'hui est de structurer le réseau de soins afin d'assurer un meilleur suivi », a annoncé le ministère.
20 millions pour la structuration de l'offre de soins du territoire
La feuille de route commune, dévoilée ce jeudi, sera confiée à un groupe d'experts. Un de ses objectifs sera donc d'améliorer la structuration de l'offre de soins au sein du territoire.
« La prise en charge du Covid long est basée sur un système triangulaire entre les médecins généralistes, les structures de deuxième ligne ainsi que celles de troisième ligne, qui sont utiles pour affiner le diagnostic et prendre en charge les cas plus complexes », indique le ministère.
À ce jour, 130 cellules de coordination post-Covid chargées de faire le lien entre patients, médecins et structures ont été créées.
« L'objectif est maintenant d'homogénéiser cette structuration et de créer de nouvelles cellules de coordination pour que l'ensemble du territoire soit maillé », renseigne Ségur.
À noter que les agences régionales de santé (ARS) disposeront d'un annuaire regroupant l'ensemble de ces cellules de coordination.
Au total, sur trois ans, la feuille de route consacre 20 millions d'euros à ce volet. « Évidemment, cette enveloppe est évolutive. Si nous nous apercevons que les besoins sont plus importants, nous adapterons notre copie », a indiqué le cabinet d'Olivier Véran.
Sensibiliser les généralistes
Autre mesure dévoilée dans cette feuille de route ? Un renforcement du financement de la recherche en matière de Covid long. « 10 millions d'euros ont déjà été attribués à la recherche. Un appel d’offres d'un montant identique va être prochainement ouvert pour poursuivre sur cette voie », se félicite Ségur.
Des actions de sensibilisation pour informer la population et les professionnels de santé des symptômes de la maladie sont également prévues dans cette feuille de route. « Il faut qu'il y ait une vigilance commune », insiste le ministère.
Présente lors de ce point, la Direction générale de l'offre de soins (DGOS) a également annoncé que la prise en charge du Covid long serait inscrite comme une orientation prioritaire au titre du Développement professionnel continu (DPC).
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