Les dépenses de santé continuent d'augmenter en France mais moins rapidement que ces dernières années. La consommation de soins et bien médicaux (CSBM) a en effet progressé de 1,5 % en 2018 (contre 1,7 % l’année précédente), selon un panorama des dépenses de santé pour 2018 présenté ce mardi matin par la Drees (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques, ministère de la Santé) à la Commission des comptes de la santé et à Agnès Buzyn.
Les dépenses de santé ont représenté 203,5 milliards d'euros l'an dernier (3 037 euros par habitant, en moyenne), soit 8,6 % du produit intérieur brut de la France. Le ralentissement observé s’explique notamment par celui de la consommation des soins hospitaliers.
2018 a également vu le reste à charge moyen des ménages diminuer. Celui-ci ne représente plus que 7 % des dépenses de santé, pour un montant de 214 euros (dont 86 euros sont consacrés aux soins de ville).
Le poste « généralistes » en nette progression
Si la hausse des dépenses de santé a continué de décélérer en 2018, l'année a été marquée par une nette augmentation (3,9 % par rapport à 2017) des dépenses du poste « médecins généralistes », qui ont représenté 4,8 % du total de la consommation de soins et de biens médicaux en France (CSBM). Entre 2016 et 2017, la progression n’avait été que de 1,2 %.
Les soins de ville sont devenus les premiers contributeurs de la croissance des dépenses de santé, observe la Drees.
12 % de la rémunération des MG issue des forfaits
La hausse des dépenses du poste « médecins généralistes » s'explique selon la Drees par la hausse du volume de consommation ainsi que par celle du tarif. Le volume de soins est reparti à la hausse entre 2017 et 2018, « principalement sous l’effet du dynamisme des rémunérations forfaitaires et de la création du forfait patientèle médecin traitant ».
Au total, les principales rémunérations forfaitaires représenteraient 12 % de la rémunération des omnipraticiens en 2018, selon la Cnam. Cette proportion a doublé par rapport à 2009, note la Drees. Dans le même temps la part des actes cliniques est, elle, passée de 88 à 81 % de la rémunération.
Concernant la reprise de l'indice des prix, la Drees l'explique par le fait que 2018 a été la première année complète avec un tarif de consultation à 25 euros, le passage de 23 à 25 euros étant intervenu en mai 2017.
Très peu de dépassements
Enfin, le service ministériel souligne que les dépassements d’honoraires ne représentent qu’une faible part des honoraires des généralistes libéraux (2,5 % en 2018). La Drees indique ainsi que le nombre de généralistes libéraux pratiquant des honoraires libres diminue en moyenne de 5,5 % chaque année depuis 2009.
Elle suggère que cette baisse de la part des dépassements dans la rémunération des généralistes est due à la signature d’accords entre l’Assurance maladie et les syndicats de médecins libéraux en 2012 pour améliorer l’accès aux soins, à la mise en place du contrat d’accès aux soins en 2015 aux options pratiques tarifaires maîtrisées (OPTAM).
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