« Notre NHS. Pas de coupes budgétaires, pas de fermetures, pas de privatisation ! » Avec ce slogan en guise de banderole, plusieurs milliers de personnes ont manifesté samedi 4 mars à Londres. Ils ont défilé du siège du National Health Service jusqu'au parlement britannique. Le système de soins britannique, modèle européen gratuit, est confronté à une crise sans précédent due au vieillessement de la population et à des politiques d'austérité drastiques. Alors qu'il emploie 1,5 million de personnes, il aurait un besoin urgent de refinancement de 4 milliards de livres sterling, selon le parti lib-dem (libéraux-démocrates). La situation est catastrophique selon les principaux acteurs du secteur. Le trou de la Sécu britannique est de 22 milliards de livres (24,5 milliards d'euros). Et alors que l'augmentation naturelle des coûts de santé est de 4 % par an, le budget dédié n'augmentera que de 0,2 % par an. Plus d'un million de personnes âgées n'a plus les moyens de se soigner. Alors que cette population a augmenté d'un tiers en dix ans, les budgets sociaux consacrés aux seniors ont été réduits d'un tiers dans la même période.
4 hôpitaux sur 5 au bord de la rupture
Quatre hôpitaux sur cinq n'apportent plus suffisamment la sécurité aux patients. Le reste à charge des patients s'élève à plus de 50 milliards de livres par an. L'ordre des médecins britannique a même demandé un renflouement de 10 milliards de livres par an, afin de remettre le système de soins national au même niveau que ceux des dix pays européens les plus riches. L'ordre appelle à financer 35 000 lits supplémentaires et à la création de milliers de postes de médecins généralistes. La colère gronde, mais le gouvernement semble plus préoccupé par les suites du Brexit. Le ministre de l'Echiquier, Philipp Hammond, souhaite constituer des réserves en cas de difficultés provenant du divorce d'avec l'Union européenne. Il a promis toutefois qu'il n'augmentera pas les dépenses de santé, mais n'a pas prévu de réallocation d'argent au budget de la santé. Contrairement à John Mac Donnel, son correspondant du parti travailliste (shadow cabinet), qui a exigé une injection de 12 milliards de livres.
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