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Dans ces établissements transformés le ministre prévoit de mettre les prisonniers moins dangereux. Car son idée est « de catégoriser les détenus selon leur dangerosité et de faire des prisons à taille humaine, pour ceux qui ne représentent pas de dangerosité pour l'extérieur ». « En France, on met des détenus, quelle que soit leur dangerosité, dans la même prison : le terroriste islamiste, le narcotrafiquant ou le type qui a roulé bourré dix fois. C’est complètement idiot et nous sommes les seuls quasiment en Europe à faire ça », dit-il. « Pendant le Covid, rappelle-t-il, on a su enfermer des gens assez rapidement pour les isoler des autres ».

Anachronique

Cette annonce a surpris voire irrité certains acteurs du secteur du grand âge. Le Syndicat national des établissements, résidences et services d'aide à domicile privés pour personnes âgées (Synerpa) exprime sa « stupéfaction quant à une mesure totalement anachronique ». « Laisser entendre qu’on pourrait transformer des Ehpad en prisons donne le sentiment que nos établissements seraient des lieux semi-fermés, facilement convertibles en lieux de détention, se désole Jean-Christophe Amarantinis, président du Synerpa. Cette image est en décalage complet avec l’engagement de la filière pour faire des Ehpad des lieux de vie ouverts aux familles et sur leur environnement, assurant des missions de plus en plus variées. J’en veux pour preuve les nombreux établissements qui endossent désormais un rôle de plateforme de santé et de prévention, notamment dans des territoires ruraux en proie à la désertification médicale.

Le syndicat appelle plutôt l’État à empêcher la fermeture des Ehpad plutôt que de « se projeter sur la manière dont pourraient être utilisés nos établissements vidés de leurs résidents ».