Le rendez-vous pour la passation entre François Braun et Aurélien Rousseau était fixé ce vendredi matin, à 9 h 15.
Après quelques ajustements de leurs discours, les deux protagonistes de cette matinée sont arrivés vers 9 h 30 pour investir le grand hall du ministère de la Santé, devant une foule de journalistes, collaborateurs et agents du ministère…
Un an passé à Ségur
Signe de la solennité du moment, les deux hommes, l'un en passe de devenir le nouveau locataire de l'avenue de Ségur, l'autre (semble-t-il) encore un peu choqué par son éviction, ont tenté d'arborer des airs détendus. Malgré tout, la gêne était bien visible sur le visage tiré des deux hommes.
Après avoir félicité son successeur pour sa nomination, témoignage, selon lui, « d'un engagement constant pour le service public », François Braun est revenu sur ses débuts à Ségur.
« Il y a un an, quand je suis arrivé, je me souviens avoir commencé mon discours en vous demandant de m'excuser si je n'avais pas les codes. Je ne sais pas si je les ai appris mais en tous les cas, si vous le permettez, je resterai moi-même. C'est-à-dire parfois un peu en dehors des lignes. »
Face à un silence quasi absolu, l'ancien président de SAMU, s'est interrogé : « Je me suis souvent demandé, et je me demande encore, ce qui a poussé un urgentiste de province, un membre de la société civile comme ils disent, à s'embarquer dans cette aventure ? La passion de la médecine peut-être (...), la volonté aussi de garantir à tous l'accès à une médecine moderne, technique mais aussi et surtout humaniste. »
Serait-ce peut-être « la rencontre avec un homme envoûtant et enthousiasmant » qu'est Emmanuel Macron ? « Certainement », a assumé François Braun.
Exit toute forme de « flagornerie », l'ancien urgentiste a d'ailleurs souhaité remercier le président de la République de « lui avoir donné l'opportunité de se mettre au service de tous les Français qui aspirent, à juste titre, à avoir accès à des soins de qualité ».
Si cette année ne fut pas, a-t-il reconnu, « un chemin pavé de roses », ce ne fut pas non plus « une traversée de l'enfer ».
Le temps des preuves
D'ailleurs, avec humilité et la voix parfois un peu vacillante, François Braun est revenu sur ce qui constitue, pour lui, de « belles avancées » : « Le CNR santé, la territorialisation des réponses, la régulation médicale préalable à l'arrivée des urgences, les rendez-vous de prévention dont le déploiement est prévu le 1er octobre prochain ou encore la lutte contre les dérives médicales… », a-t-il détaillé.
Autant de dossiers que François Braun s'est dit « soulagé » de voir revenir à une personne comme Aurélien Rousseau.
D'un ton presque grave, l'ancien directeur de cabinet d'Élisabeth Borne a dans la foulée, à son tour, pris la parole. « C'est avec émotion, gravité et surtout beaucoup de modestie au regard de tous les chantiers que vous avez déjà engagé (...) que je succède ce matin à un homme d'exception, d'engagement, de courage, d'écoute et d'absolue détermination. »
S'adressant à François Braun, qui a été son interlocuteur pendant plus d'un an, Aurélien Rousseau a affiché son « profond respect » : « Tu t'es attelé à la tâche sans jamais la moindre arrière-pensée, sans jamais le moindre calcul. Tu as su faire. »
« Tu as su être un ministre qui a su faire bouger les lignes », a-t-il martelé, faisant notamment référence au plafonnement des tarifs de l'intérim médicale.
Pesant chacun de ses mots, l'ex-directeur du cabinet d'Élisabeth Borne a dit vouloir, lui aussi, endosser ses futures missions « avec une absolue détermination et une absolue résolution ».
« Je ne vais pas présenter ce matin une feuille de route, ce serait présomptueux, a-t-il déclaré. Mais je peux vous dire en tout cas que je me battrai de toutes mes forces pour défendre notre système de protection sociale (...) Ce système n'a d'ailleurs jamais été aussi fort que quand il a su travailler main dans la main pendant la crise sanitaire. J'ai aussi l'intime conviction qu'il y a des idées et des initiatives partout en France (...) Comme vous l'avez fait avec Agnès, je demanderai à toute l'administration de ce ministère d'y être attentif, prêt à bouger et prêt à prendre des risques. Enfin, ce ministère est aussi celui de la prévention, ce n'est pas un supplément d'âme. Développer la prévention est la condition de la soutenabilité de notre système de soins. J'y serai extrêmement attentif. Les urgences sur les soins ne balayeront pas la nécessité d'une transformation en profondeur que tu as déjà initiée. »
« Nous devons désormais rentrer dans le temps des preuves », a-t-il résumé, avant de quitter le grand hall, accompagné de François Braun, chaudement ovationné par ses collaborateurs, tous très émus.
Fadila Khattabi nouvelle ministre chargée des Personnes handicapées
La députée Renaissance Fadila Khattabi, présidente de la commission des Affaires sociales qui a joué un rôle important dans l'examen de la réforme des retraites, entre au gouvernement, au ministère des Solidarités, chargée des Personnes handicapées. Âgée de 61 ans, c'est une ancienne enseignante d'anglais. Native de Montbéliard, elle a grandi dans le Doubs avant d'aller faire ses études d'anglais à Dijon. Issue de la gauche, elle a été l'ancienne vice-présidente socialiste du conseil régional Bourgogne. (Avec AFP)
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