La varénicline réduit la consommation d’alcool des dépendants

Publié le 05/06/2013
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Crédit photo : PHANIE

La varénicline commercialisée sous le nom de Champix pourrait représenter une option pour le traitement de la dépendance alcoolique. Un essai contre placebo mené aux États-Unis indique un effet significatif.

Le tabagisme et la dépendance éthylique sont souvent associés. « Étant donné les similitudes génétiques et neurochimiques, il n’est pas surprenant qu’un traitement destiné à l’arrêt du tabac soit également utile pour la suppression de la dépendance à l’alcool », note l’auteur principal, Raye Litten. Il présente la première étude clinique multisites, évaluant la sécurité et l’efficacité de la varénicline chez une population de fumeurs et de non-fumeurs souffrant d’une dépendance à l’alcool.

Agoniste partiel

La varénicline agit en tant qu’agoniste partiel des récepteurs nicotiniques à l’acétylcholine. Ces récepteurs sont impliqués dans les dépendances à la nicotine mais aussi à l’alcool. Les études préliminaires chez les modèles animaux ont montré une réduction de la consommation d’alcool sous l’effet de ce produit.

L’équipe des chercheurs américains a randomisé 200 adultes dépendants à l’alcool qui ont reçu soit la varénicline, soit un placebo, pendant 13 semaines. Les personnes consommaient en moyenne 35 à 38 boissons par semaine (respectivement pour les femmes et les hommes) avant d’être inclus.

Réduction de 22 %

Les résultats montrent un effet significatif de la varénicline comparativement au placebo sur la réduction de l’usage de l’alcool. Par exemple, le nombre des jours de prise intense d’alcool par semaine décroît de 22 %.

Les auteurs indiquent que les effets de la varénicline sont comparables à ceux de l’acamprosate et de la naltrexone, deux médicaments indiqués dans la dépendance à l’alcool.

L’envie compulsive de consommer de l’alcool (craving) est significativement réduite chez les sujets ayant la varénicline et l’effet est similaire chez les fumeurs et les non-fumeurs.

Journal of Addiction Medicine, 3 juin 2013.

Dr BÉATRICE VUAILLE

Source : lequotidiendumedecin.fr