L'arrivée en France de traitements à base de cannabis médical, sur lesquels règne une grande incertitude à l'issue d'une expérimentation de quatre années, dépendra de l'avis de la Haute Autorité de santé (HAS), a annoncé ce 20 février le ministre de la Santé.
« La Haute Autorité de santé va évaluer (...) si l'on voit que cette voie apporte des effets positifs à la santé, surtout la prise en charge de la douleur, par rapport à d'autres thérapeutiques », a déclaré Yannick Neuder sur Sud Radio.
Interrogé par l'AFP, le cabinet du ministre a précisé que la HAS allait être saisie « rapidement ». Un examen par cette institution chargée d’évaluer l’intérêt médical des traitements, relancerait un dossier qui apparaissait jusqu’alors gelé. L’expérimentation du cannabis médical s’est en effet close fin 2024 (les quelque 1 800 patients encore traités bénéficiant d’un sursis de six mois), sans que l'on sache si des médicaments seraient finalement mis sur le marché en 2025, comme cela avait initialement été annoncé par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).
« Il faut laisser en France se développer une filière thérapeutique (du cannabis) », a insisté le Dr Neuder, cardiologue de profession, selon lequel « il y a des douleurs rebelles (...) qui ne sont sensibles qu'à ces molécules-là ». Quelques jours après sa prise de fonction en janvier, il avait déjà fait part de son souhait « d’étudier » cette voie thérapeutique.
Opposition à la légalisation
En revanche, Yannick Neuder s’est montré fermement opposé à une légalisation du cannabis, dans la lignée de sa ministre de tutelle, Catherine Vautrin, et surtout de ceux de l'Intérieur, Bruno Retailleau, et de la Justice Gérald Darmanin.
« Je suis absolument contre parce que, déjà, ça trouble les messages : on est contre les drogues de manière générale », a déclaré Yannick Neuder, avançant que le cannabis servait souvent de passerelle vers des drogues comme la cocaïne. Ces propos interviennent alors que deux députés, l'Insoumis Antoine Léaument et le macroniste Ludovic Mendes, ont dévoilé le 17 février un rapport avec plusieurs propositions contre le trafic de stupéfiants, dont une légalisation strictement encadrée du cannabis.
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