Pollens de Cupressacées-Taxacées (cyprès, thuyas, genévriers) et de frênes au sud-ouest et sud est, acacias au sud, noisetiers et aulnes sur le tout le territoire… 79 départements sont désormais placés en alerte rouge face aux allergies de pollens (contre 30 il y a deux jours), selon le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA). Seule une bande au nord-ouest de la métropole est classée en jaune, avec un « impact sanitaire moyen » des pollens, dont la dispersion est favorisée par des conditions météorologiques douces, ensoleillées et venteuses.
« Cela fait plusieurs années que nous observons des saisons polliniques toujours plus précoces, avec une aggravation des pics, et des patients qui arrivent dans nos cabinets en présentant des symptômes plus graves qu’avant », constate la Dr Séverine Fernandez, présidente du Syndicat français des allergologues (Syfal). Un problème de santé publique, à ses yeux. « Avant, les patients éternuaient et avaient le nez qui coule ; aujourd’hui, ils ont des comorbidités associées pas assez connues : rhinoconjonctivite allergique, asthme, sinusite chronique, troubles du sommeil avec insomnie, etc. », liste la spécialiste au Quotidien.
Moins de 400 allergologues
Près d’un Français adulte sur trois, et 20 % des enfants âgés de plus de 9 ans, souffriraient de rhinites saisonnières selon l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que la moitié de la population souffrira d’allergies respiratoires en 2050. Les spécialistes s’inquiètent ainsi de l’augmentation de leur patientèle, alors que « les allergologues avec qualification ou diplôme d’études spécialisés, ne sont que 377 aujourd’hui ; en comptant les pneumologues, ORL, généralistes, dermatologues, on monte à 800, au maximum », rappelle la Dr Fernandez, qui exerce à la Ciotat (Bouches-du-Rhône). « Dans les années 1990, les alertes ciblaient les pollens des cyprès ; dans les années 2000, l’ambroisie. Il devient urgent de valoriser le métier et de former toujours plus d’internes », poursuit-elle.
La prise en charge est bien sûr médicale, avec délivrance d’antihistaminiques locaux pour les rhinites, et, pour les cas plus complexes avec comorbidités associées, une immunothérapie allergénique, qui permet de stabiliser l’allergie pendant plusieurs années.
« La prévention des allergies est un travail collectif, plaide encore la Dr Fernandez. Nous devrions travailler avec les écoles de paysagistes et d’urbanistes sur les plans d’urbanisation et de végétalisation des villes ».
De leur côté, le RNSA et l’Anses préconisent de « rincer les cheveux le soir », de « faire sécher le linge à l'intérieur des habitations », d’« aérer tôt le matin ou tard le soir » et de « fermer les vitres des voitures en roulant » pour limiter le risque allergique accentué par le changement climatique et la pollution de l'air.
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