L’éducation thérapeutique doit faire feu de tout bois, selon des résultats publiés mercredi dans le « JAMA Dermatology ». Des médecins australiens de l’Université de Brisbane, en Australie, ont souhaité savoir si la sensibilisation les patients de plus de 50 ans sur la surveillance de leur peau par le biais d’une vidéo était plus efficace que celle réalisée par une brochure seule. Ils ont donc aléatoirement réparti 870 patients entre un groupe recevant une brochure et un autre bénéficiant en plus d’une démonstration vidéo d’un autoexamen de la peau. La vidéo insistait sur l’importance d’un diagnostic précoce du mélanome et sur les facteurs de risque ainsi que sur le risque accru au-delà de 50 ans. Cette vidéo montrait également la marche à suivre pour réaliser un autoexamen corps entier, et expliquait comment se déroule un examen réalisé par une dermatologue. Elle comprenait également une interview d’un chirurgien encourageant le spectateur à pratiquer un autoexamen et une autre d’un sportif ayant survécu à un cancer de la peau.
Un plus grand nombre de tumeurs détectées après la vidéo
Sept mois plus tard, les proportions d’examen de la peau, qu’ils soient faits par le médecin ou le patient, étaient les mêmes dans les deux groupes mais les examens du corps entier étaient plus fréquents dans le groupe vidéo : 35,3 % contre 27,2 % dans le groupe recevant un fascicule seul. En outre, 74,5 % des autoexamens du groupe vidéo étaient des examens du corps entier correctement réalisés contre 61,4 % de ceux du groupe contrôle. Les auteurs notent également que 60 % des tumeurs malignes de la peau découvertes l’ont été chez les patients du groupe vidéo. « Nous sommes conscients que l’utilisation en routine de supports vidéo pour la prévention des tumeurs de la peau ferait peser une charge importante sur les dépenses de santé », reconnaît dans sa conclusion Monika Janda, l’auteur principale de l’étude. « Mais nos résultats soutiennent l’idée qu’une intervention sur les comportements améliore la prise de conscience sur l’importance de la santé de la peau chez les hommes de plus de 50 ans. » Parmi les autres facteurs associés à une plus grande tendance à pratiquer un autoexamen, les auteurs ont identifié le fait d’avoir un médecin généraliste régulier (risque relatif de 1,49) de s’être fait retirer un grain de beauté dans le passé (risque relatif de 1,45) ainsi que le fait d’avoir visionné plus d’une fois la vidéo de sensibilisation.
Monika Janda et all, Clinical Skin Examination Outcomes After a Video-Based Behavioral Intervention : Analysis from a randomised clinical trial, JAMA Dermatology, publication en ligne du 19 février
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024