Le taux de survie du cancer de l’enfant augmente régulièrement. Et laisse sur son sillage tout un lot de complications, le plus souvent liée à la toxicité des traitements. Au tableau des complications tardives, les troubles endocriniens sont loin d’être négligeables. C’est ce que révèle une étude scandinave parue dans le Lancet, qui a comparé le devenir de survivants à celui de la population générale. Au total, un échantillon de plus de 31 000 enfants ayant survécu à un cancer et une cohorte 5 fois plus nombreuse, ont été suivis au long cours. Laissant apparaître une vulnérabilité accrue des premiers aux troubles endocriniens. Le risque est 4 à 8 fois plus important chez les survivants. En tête des complications endocriniennes observées : l’insuffisance hypophysaire, suivie de l’hypothyroïdie et de dysfonctions ovariennes et testiculaires.
Leucémies et tumeurs neuroendocriniennes en tête
Pour arriver à ce résultat, les chercheurs ont tiré profit d’un large échantillon issu des registres nationaux du cancer de 5 pays scandinaves (Danemark, Norvège, Suède, Finlande, Islande) dont les premières données remontent aux années cinquante à 60. Les survivants du cancer de l’enfant ont été inclus au moins 1 an après le diagnostic, et ont été suivis le temps de l’étude. Les plus à risque de développer un trouble endocrinien - en l’occurrence l’insuffisance hypophysaire - étaient les survivants de leucémies ou de tumeurs neuroendocrines diagnostiquées entre 5 et 9 ans, le risque pouvant atteindre 43 % à l’âge de 60 ans.
« Prévention secondaire »
Si la plupart des complications tardives des cancers de l’enfant semblent attribuées à la radiothérapie crânienne et locale, ou encore aux chimiothérapies pour les insuffisances gonadiques, l’étude n’apporte pas de preuves quantitatives à cette hypothèse. Néanmoins, les chercheurs concluent et proposent « de minimiser les traitements dommageables, d’intensifier la prévention secondaire, et d’allonger le suivi des survivants sur la vie entière. » Un véritable défi, considèrent-ils, pour les spécialistes et, surtout, pour les médecins de premier recours.
De Fine Licht et coll : Hospital contacts for endocrine disorders in Adult Life after Childhood Cancer in Scandinavia (ALiCCS) : a population-based cohort study, The Lancet, 18 February 2014
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