Discuté depuis plus d'un an, l'élargissement aux garçons de la vaccination contre le papillomavirus (HPV) fait désormais l'objet d'un projet de recommandation vaccinale de la part de la Haute Autorité de santé (HAS).
Ce projet est soumis à lune consultation publique du 30 octobre au 27 novembre. Au cours de cette période, tous les acteurs concernés – associations de patients, sociétés savantes, industriels… – sont invités à exprimer leur avis sur ce texte via un formulaire en ligne. L'ensemble des contributions seront analysées par la HAS avant qu'elle ne publie ses recommandations finales.
25 % des cancers HPV concernent les hommes
Aujourd'hui, les recommandations visent à prévenir l'apparition des cancers du col de l'utérus, de la vulve, du vagin et de l'anus. La vaccination est ainsi recommandée chez les filles de 11 à 14 ans et en rattrapage jusqu'à 19 ans révolus, chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) jusqu'à 26 ans et chez les personnes immunodéprimées des deux sexes. Dans son projet, la HAS préconise d'étendre le schéma appliqué aux filles à tous les garçons.
Ainsi étendue, la vaccination pourrait également prévenir les cancers de la sphère ORL notamment, qui concernent aussi bien les hommes que les femmes. « Près de 25 % des cancers provoqués par les HPV surviennent chez les hommes », rappelle la HAS.
Seules 24 % des filles vaccinées
L'intérêt de la vaccination des garçons est double : en plus de les protéger eux-mêmes, la vaccination protège également les filles non vaccinées. Un avantage d'autant plus intéressant au regard d'une couverture vaccinale qui reste très faible : « Seules 24 % des jeunes filles se sont fait vacciner selon un schéma complet à 16 ans, ce qui est bien en dessous de l’objectif de 60 % fixé à l’horizon 2019 dans le cadre du plan Cancer », indique la HAS.
Avec l'extension à tous les garçons, la vaccination pourra être proposée à tous, sans distinction de genre ni d'orientation sexuelle. De plus, « l’élargissement de la vaccination contre les HPV aux jeunes garçons responsabiliserait l’ensemble des adolescents à la santé sexuelle face au problème de santé publique que représentent les maladies induites par les HPV », estime la HAS.
Politique vaccinale plus engagée
Plusieurs pays dans le monde ont déjà mis en place la vaccination universelle contre le HPV, dont une quinzaine de pays européens.
Emboîtant le pas à d'autres sociétés savantes, l'Académie nationale de médecine estimait en septembre que la vaccination des filles et des garçons contre le HPV était une nécessité. Toutefois, « cette extension n’aura de sens que si les pouvoirs publics mettent en œuvre une politique vaccinale plus engagée », souligne la HAS. La vaccination doit notamment être proposée de manière systématique par les professionnels de santé. Les efforts sont également à poursuivre en matière de dépistage du cancer du col de l’utérus.
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