Avec 35 000 nouveaux cas chaque année, les hémopathies malignes sont la 6ème cause de cancer en France. Elles restent toutefois méconnues. Elles sont représentées principalement par les leucémies et les lymphomes, qui regroupent de multiples maladies ayant des mécanismes physiopathologiques communs. Certaines sont des maladies rares et sévères, comme le lymphome à cellules du manteau (LCM), et d’autres sont plus fréquentes, comme la leucémie lymphocytaire chronique (LLC), la plus fréquente des leucémies de l’adulte.
L’ibrutinib est une petite molécule inhibitrice de la tyrosine kinase de Bruton (BTK) qui forme une liaison covalente stable avec un résidu cystéine au niveau du site actif de la BTK. Cela entraîne l’inhibition prolongée de son activité enzymatique. La BTK est une molécule des voies de signalisation du récepteur antigénique des cellules B, ou BCR, pour B-cell receptor, et du récepteur des cytokines. La voie du BCR est impliquée dans la pathogenèse de plusieurs hémopathies malignes à cellules B, dont le LCM, le lymphome diffus à grandes cellules B, le lymphome folliculaire, et la LLC à cellules B. L’ibrutinib forme un lien covalent robuste avec la BTK et bloque ainsi les voies de survie et de multiplication des cellules.
En une seule prise par jour
Premier médicament de la classe des inhibiteurs de la BTK, l’ibrutinib représente ainsi une nouvelle approche thérapeutique qui combine une efficacité permettant de prolonger la vie des patients et une tolérance favorable avec la commodité d’administration par voie orale en une seule prise par jour.
L’ibrutinib a reçu le 17 octobre 2014 une AMM européenne pour le traitement des patients adultes atteints d’un LCM en rechute ou réfractaire ou d’une LLC ayant reçu au moins un traitement antérieur, ou en première ligne en cas de délétion 17p ou de mutation TP53 chez les patients pour lesquels une immuno-chimiothérapie est inadaptée. Dans les deux cas, ce traitement permet d’obtenir des rémissions prolongées, même sur des formes réfractaires aux traitements habituels ou des formes récidivantes. L’enregistrement de l’ibrutinib s’appuie notamment sur des données de l’étude de phase 3 RESONATE dans la LLC, ainsi que sur l’étude de phase 2 PCYC-1104 dans le LCM.
Des essais cliniques de phase 3 évaluent le bénéfice de l’ibrutinib dans d’autres hémopathies malignes, ce qui permet
d’envisager un changement de paradigme dans leur prise en charge.
D’après la conférence de presse organisée par Janssen, Paris, 7 novembre 2014
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024