ASH 2019

Près de la moitié des patients traités par le CAR T Cells Yescarta encore vivants au bout de 3 ans

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Publié le 12/12/2019
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Les résultats à long terme de l'étude ZUMA 1 ont enfin permis de calculer la survie des patients atteints de lymphome à grandes cellules B traités par CAR-T cells Yescarta. Avec 25 mois de survie médiane, l'espérance de vie de ces patient est multipliée par plus de 4, comparé à la prise en charge standard. L'analyse des antigènes exprimés à la surface des cellules B des patients qui échappent au traitement laisse en outre entrevoir des moyens d'améliorer le pronostic.

Il aura finalement fallu 3 ans pour atteindre la médiane de survie des patients atteints de lymphome à grandes cellules B réfractaire ou en rechute après un traitement par Yescarta, le CAR T cell commercialisé par Gilead. Selon les données communiquées lors du 61em congrès de la société américaine d'hématologie (AHS), 47 % des patients de l’essai ZUMA-1 sont encore vivants 27 mois après une perfusion unique d’axicabtagene ciloleucel, pour une médiane de survie globale est de 25,8 mois.

Ces données de survies sont à comparer à celles des études de cohortes composées de patients en rechutes, traités par d'autres moyens que les CAR T cells. Ainsi, selon l'étude rétrospective de cohorte de référence Scholar 1 (636 patients), le taux de réponse objective au traitement (chimiothérapie ou greffe de cellule souche autologue) est de 26 % (taux de réponse complète de 7 %), pour une survie médiane de 6,3 mois et un taux de survie à 2 ans de 20 %.

Lors de la présentation de ces résultats en session Orale, le Dr Sattva Neelapu, de l'université du Texas a rappelé que la réponse objective au traitement était de 83 % dans les 2 premières cohortes de l'étude ZUMA-1. À la date de présentation de ces résultats, 39 % des patients étaient toujours répondeurs.

CD 19 perdu, mais les autres cibles préservées

Les auteurs ont procédé à une analyse des marqueurs cellulaires des cellules B : CD19, CD20, PAX5, CD79a, et CD22, chez les patients qui ont rechuté après un traitement par Yescarta. Dans un tiers des cas, les cellules cancéreuses n'exprimaient plus CD19, et ne pouvaient donc plus être ciblées par les CAR-T cells. En revanche, les expressions de CD20, CD22, PAX5 et CD79a étaient préservées et ce, malgré un premier traitement par un anti CD20, le rituximab. " Ces résultats sont importants pour la mise au point de stratégies visant à améliorer l'efficacité des CAR T cells anti-CD19, estime le Dr Neelapu. Il faut expérimenter des combinaisons qui permettent de viser les autres antigènes des cellules B "

Plusieurs études sont en cours de préparation, afin de lutter contre l'échappement thérapeutique. L'essai ZUMA 11, va ainsi associer Yescarta à l'utolimumab. Ce dernier est un agoniste de 4-1BB (un costimulateur des lymphocytes T) originalement conçu par Pfizer pour améliorer l'efficacité des anti-PD1 dans l'indication des tumeurs solides. Autre étude à venir : l'étude ZUMA 14 qui vise à combiner Yescarta à un anti CD20 (le rituximab) ou au lenalidomide.

Damien Coulomb

Source : Le Quotidien du médecin