En 2008-2010 nous avons mené un essai prospectif pour tester l’impact d’une prise en charge hygiénodiététique menée au sein d’une cure thermale dédiée de 2 semaines. Ceci chez des femmes en post-cancer du sein localisé mais de mauvais pronostic dans les 6 mois après l’arrêt des traitements associant chirurgie/radiothérapie/chimiothérapie. Seule l’hormonothérapie pouvait encore être en cours.
Au total 251 femmes ont été randomisées. La moitié a bénéficié de la cure dédiée qui associait de l’éducation nutritionnelle avec mise en pratique - préparation de repas avec le chef - plus d’activités physiques adaptées à leur forme à raison de deux activités physiques par jour.
« Or au terme d’un an de suivi moyen, à notre grand bonheur, leur niveau d’activité physique est resté bien supérieur à celui des femmes du groupe contrôle apparié sur le statut ménopausique au diagnostic. Alors que ces dernières avaient bénéficié des mêmes recommandations mais étaient restées chez elles.
Dans le bras cure thermale, 14 % des femmes répondent aux recommandations internationales d’activité physique. Leur poids est inférieur de 4 % à celui du diagnostic quand dans le groupe contrôle les femmes ont en moyenne grossi de 1 %. Malgré la dispensation de conseils diététiques dans les deux bras, la cure est donc globalement associée à un gain sur le poids de l’ordre de 5 % », résume Y.-J. Bignon.
« Cette expérience a été accueillie très favorablement à l’Inca. Pour l’élargir, on cherche aujourd’hui des solutions de prise en charge auprès des ARS mais aussi des mutuelles. Les résultats sont en effet très intéressants. La prise de poids après cancer du sein est en effet un facteur de mauvais pronostic et de récidive. On a pas mal de publications convergentes sur ce thème. Les premiers travaux datent d’il y a une dizaine d’années. En 2009 l’analyse d’une vaste cohorte américaine est encore venue le confirmer (2) ».
À 6 ans de suivi, aux deux bouts du spectre, les femmes ayant perdu du poids ou en ayant gagné présentent un surrisque de récidive et de décès. Globalement, une prise de poids de 5 kg majore de 12 % les décès (p = 0,004), de 13 % les décès par cancer du sein (p = 0,01) et de 19 % les décès cardiovasculaires (p = 0,04). Encore plus démonstratif, l’association entre prise de poids et mortalité par cancer du sein est retrouvée dans tous les sous-groupes, quel que soit le statut ménopausique ( avant/après la ménopause), le tabagisme et même l’IMC.
(1) Kwiatkowski F et al. Long term improved quality of life by a 2-week group physical and educational intervention shortly after breast cancer chemotherapy completion. Results of the ‘Programme of Accompanying women after breast Cancer treatment completion in Thermal resorts’(PACThe) randomised clinical trial of 251 patients. Eur J Cancer 2013;49:1530-38
(2) Nichols HB et al. Body mass index before and after breast cancer diagnosis: associations with all-cause, breast cancer, and cardiovascular disease mortality. Cancer Epidemiol Biomarkers Prev. 2009;18:1403-9
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