LE CENTRE François-Baclesse de Caen, établissement régional de référence et de recours en cancérologie en Basse-Normandie, a inauguré un plateau technique de radiothérapie, un des plus complets en France. Il vient de se doter tout récemment d’un CyberKnife (janvier 2012) et d’une tomothérapie (avril 2011), deux appareils de haute technicité développés et commercialisés par les laboratoires américains Accuray (Sunnyvale, États-Unis). Ces équipements complètent une offre de soins en radiothérapie très performante et augmentent l’attractivité inter-régionale de ce Centre de Lutte contre le Cancer (CLCC) sur le quart nord-ouest de l’Hexagone, avec une activité très importante. Cette acquisition permet également au service de radiothérapie de s’inscrire dans de nombreux protocoles de recherche nationaux et internationaux.
La tomothérapie, une irradiation hélicoïdale et modulée
La tomothérapie dite hélicoïdale est un moyen innovant de coupler, à partir d’un accélérateur linéaire disposé dans un anneau et tournant autour du patient, à la fois une imagerie embarquée et aussi une irradiation conformationnelle en modulation d’intensité (RCMI). Le système d’imagerie en coupe est utilisé pour la vérification tridimensionnelle de la mise en place et du positionnement du patient, un premier scanner de planification ayant été réalisé initialement.
Les principales indications cliniques découlent des caractéristiques dosimétriques obtenues en RCMI avec cet équipement (distribution plus précise des doses, modulables en fonction de la tumeur). Ainsi, cet appareil offre la possibilité de délivrer une irradiation homogène dans des volumes étendus et complexes et de mieux protéger les tissus et organes sains.
La tomothérapie est utilisée pour traiter des tumeurs avancées principalement des cancers ORL et de la face avec protection des glandes salivaires et de la moelle épinière, des tumeurs de l’axe crânio-spinal, en particulier les tumeurs de la base du crâne et les médulloblastomes de l’adulte qui nécessitent des irradiations volumes complexes, des tumeurs de la paroi thoracique (mésothéliome), des tumeurs abdominales, les métastases multiples ou ganglionnaires multiples, etc.
Le CyberKnife, une irradiation douée d’une flexibilité géométrique couplée à l’imagerie
Le CyberKnife est un système non invasif de radiochirurgie robotisée guidée par l’image. Cette technique de radiothérapie stéréotaxique fractionnée utilise la robotique intelligente. En effet, l’irradiation par CyberKnife utilise un accélérateur linéaire miniaturisé fixé à un bras robotisé piloté par ordinateur permettant d’orienter les multiples faisceaux de photons. L’accélérateur linéaire est également couplé à un dispositif d’imagerie en temps réel. Le repérage du volume cible se fait en 3D (stéréotaxie) suivant deux modalités : soit en utilisant des repères osseux pour les indications intracrâniennes ou rachidiennes, soit en utilisant des fiduciaires (pour les localisations extracrâniennes). L’extrême précision de la balistique permet de préserver davantage les tissus sains avoisinant certaines tumeurs, d’accéder à des localisations jusque là techniquement difficiles, voire impossible par irradiation classique, de délivrer des doses plus importantes par séances en diminuant ainsi la durée du traitement (3 à 5 séances en moyenne).
Les avantages pour le patient sont multiples : traitement court, non invasif, indolore (sans cadre de stéréotaxie, ni d’anesthésie), délivrance de forte doses de radiothérapie tout en diminuant l’exposition aux rayons X des tissus sains, réalisable en consultation externe avec reprise immédiate de l’activité.
Le CyberKnife est indiqué pour irradier de petites tumeurs dont la taille est inférieure à 3 voire 4 cm. Il est utilisé pour traiter des tumeurs cérébrales primitives ou secondaires, le neurinome de l’acoustique, les malformations artérioveineuses cérébrales mais également des tumeurs mobiles localisées au poumon, au foie, au pancréas, à la prostate...
Vers l’acquisition d’un appareil d’hadronthérapie
L’ambition du Centre François-Baclesse est d’accroître encore la performance des soins en radiothérapie en optimisant la personnalisation des traitements, la pluridisciplinarité de la prise en charge et en amplifiant le continuum recherche-soins. Dans le futur, dans le cadre du projet ARCHADE (Advanced Resource Centre for Hadrontherapy in Europe), le Centre François-Baclesse devrait pouvoir disposer d’un appareil d’hadronthérapie délivrant des protons ou des ions carbone pour détruire des tumeurs, notamment radiorésistantes et inopérables.
D’après la conférence de presse organisée par les Laboratoires Accuray et le Centre de Lutte contre le Cancer François-Baclesse de Caen.
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