Quel regard portez-vous sur le niveau de mobilisation des généralistes dans le dépistage du cancer colo-rectal ?
À l’occasion des précédentes campagnes de dépistage organisé, 39 000 médecins généralistes ont remis chacun au moins 10 tests à des patients. Il y a un investissement important des généralistes. Toutefois, les taux de participation de la population témoignent du besoin de mobiliser encore davantage les médecins traitants, qui demeurent les maillons essentiels de ce dépistage systématisé. Lorsque le test est remis par le médecin généraliste, il est réalisé par le patient dans près de 90 % des cas. A contrario, lorsque le test est envoyé par la poste, il est effectué seulement dans 15 % des cas. Le pouvoir de conviction du médecin généraliste sur le patient concernant ce test de dépistage est donc extrêmement important.
Certains médecins demeurent réservés vis-à-vis du test actuel au gaïac…
Même si le test n’est pas parfait, il permet de dépister précocement la moitié des cancers colo-rectaux. Les tests vont évoluer avec l’émergence prochaine des tests immunologiques. Pour l’heure, aucun test alternatif n’est actuellement disponible. Or, refuser de proposer ce test au gaïac, c’est pour le médecin priver sa patientèle de la possibilité de pouvoir détecter précocement ce type de cancer.
Comment améliorer l’adhésion au dépistage du cancer colo-rectal ?
Dans les enquêtes que nous réalisons, les médecins se déclarent convaincus de l’efficacité d’un dépistage du cancer colo-rectal. Néanmoins, ils ont encore un peu de mal à rester mobilisés sur toute une année pour la remise des tests. Afin de pérenniser ce dépistage, l’important pour le médecin généraliste est d’intégrer le réflexe de proposer à sa patientèle de 50 à 74 ans un test de dépistage au cancer colo-rectal. Il est également très important que les généralistes restent informés des résultats du dépistage. On constate que les départements ayant les plus forts taux de participation sont ceux où le retour d’information vers les médecins généralistes est le mieux organisé.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024