Une équipe américaine a identifié deux sous-types moléculaires de tumeurs neuroendocrines pancréatiques non fonctionnelles : l'un étant associé à un fort risque de récidive après résection de la tumeur primitive, le second à un faible risque. Cette découverte est parue dans « Nature Medicine ».
Une grande majorité des tumeurs neuroendocrines pancréatiques sont non fonctionnelles, c'est-à-dire qu'elles ne secrètent pas d'hormones, contrairement aux insulinomes ou au glucagonome. « Il existe une grande hétérogénéité au sein de ces tumeurs, avec des cliniques très diverses. Ce type d'études permet de mieux comprendre ce qui les distingue sur le plan génétique », précise au « Quotidien » le Dr Olivier Dubreuil, oncologue digestif à l'hôpital de la Croix Saint-Simon à Paris, en commentaire de cette étude.
Peu de chance de récidive pour les tumeurs PDX1
À partir de l'analyse moléculaire d'une douzaine de tumeurs, deux sous-types de tumeurs ont été identifiés : l'un surexprime la protéine PDX1, tandis que l'autre surexprime ARX. La présence ou l'absence de ces protéines régulatrices est fortement corrélée au risque de récidive : sur 103 tumeurs étudiées, les cas de récidives sont survenus quasi exclusivement chez des patients dont la tumeur surexprimait ARX et non PDX1. « Ces résultats mettent en avant un signal fort concernant le faible risque de récidive des tumeurs PDX1 », souligne le Dr Dubreuil.
Les tumeurs surexprimant la protéine ARX semblent en effet être associées à un risque de récidive après chirurgie de 35 %, alors que pour les tumeurs surexprimant PDX1, le risque est inférieur à 5 %. Les auteurs ont de plus montré que les cellules tumorales ARX présentaient des caractéristiques proches des cellules α du pancréas, et les cellules tumorales PDX1 étant plus proches des cellules β.
Adapter la prise en charge
« Nous avons identifié un moyen simple de distinguer ces deux sous-types par immunohistochimie, une méthode facile à mettre en œuvre dans les laboratoires de pathologie clinique », précise au « Quotidien » Ramesh Shivdasani, co-auteur de l'étude. En pratique, la tumeur primaire pourrait être analysée par immunohistochimie après exérèse afin de déterminer le sous-type de la tumeur. Si ces résultats étaient confirmés à plus grande échelle, cela permettrait aux patients présentant un risque accru de récidive de bénéficier d'un suivi particulier par rapport aux patients à faible risque.
« Dans le cadre des essais cliniques, il serait intéressant de connaître le statut des tumeurs afin d'étudier la réponse au traitement en fonction de l'expression des gènes », estime le Dr Dubreuil, avant de conclure : « C'est une très belle étude, mais il s'agit de résultats préliminaires. »
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024