Des équipes françaises, en collaboration avec des Texans, montrent l’implication du gène TGF bêta-2 dans les formes familiales d’anévrisme de l’aorte.
Ce résultat est le fruit du travail de deux équipes de l’AP-HP (hôpital Bichat/Centre de référence national sur les syndromes de Marfan et apparentés et hôpital Ambroise-Paré/service de biochimie et de génétique moléculaire) et de l’INSERM (Unité 698) en collaboration avec l’équipe de Diana Milewicz au Texas.
L’anévrisme de l’aorte thoracique est le plus souvent asymptomatique jusqu’au décès par rupture. Il est donc important de le reconnaître à temps. Un examen normal ne permet pas d’éliminer définitivement le risque ; en cas de forme familiale, il est de règle de répéter les échographies pour vérifier l’absence d’apparition d’une dilatation aortique chez les individus apparentés. La prise en charge est actuellement limitée au traitement bêta-bloquant qui n’a pas démontré son efficacité en dehors du syndrome de Marfan et à la chirurgie lorsque la dilatation atteint un niveau critique.
En étudiant des familles recrutées au Centre de référence national sur les syndromes de Marfan et apparentés, dirigé par le Pr Guillaume Jondeau (hôpital Bichat) où sont réalisés le diagnostic et la surveillance des patients et de leurs familles, l’équipe du Pr Catherine Boileau (INSERM 368, hôpital Ambroise-Paré) a montré l’implication du gène qui code le TGF bêta-2, molécule normalement libérée par les cellules musculaires lisses de la paroi aortique. Les chercheurs ont montré dans 4 familles (3 françaises et une américaine) qu’une mutation « stop » de ce gène représente l’anomalie biologique initiale responsable d’anévrisme.
Ces résultats ouvrent de nouvelles possibilités diagnostiques et probablement thérapeutiques, indiquent les auteurs :
- ils permettront de développer des outils de diagnostic ou de risque de développer un anévrisme chez les membres d’une famille donnée ;
- ils pourraient aider à établir un pronostic ;
- ils ouvrent des perspectives thérapeutiques, par exemple par le biais du renforcement du TGF bêta-2.
Cette découverte devrait permettre de proposer dès maintenant un diagnostic moléculaire chez les sujets apparentés à risque dans les familles.
Signalons que ces travaux ont fait l’objet d’un dépôt de demande de brevet.
Catherine Boileau, Dong-Chuan Guo, Nadine Hanna, Ellen S. Regalado et coll., Nature Genetics du 8 juillet 2012.
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