L’obésité n’est pas systématiquement à associer à un risque accru de maladies cardiovasculaires ou de cancer, selon une vaste étude ayant exploré le sujet. Les résultats montrent qu’il y a un sous-groupe de personnes obèses qui n’ont pas d’anomalies métaboliques (ils n’ont pas d’insulinorésistance, de diabète, d’hypercholestérolémie ou d’HTA), et qui sont en bonne condition physique (mesurée sur les performances cardiaques et respiratoires).
Ces sujets sont protégés des complications habituelles de l’obésité. Francisco Ortega et coll. (Espagne) s’est associé à des chercheurs d’autres pays (Suède, États-Unis, Espagne) pour suivre une cohorte de 43 265 participants, entre 1979 et 2003. Ils trouvent que 46 % des participants obèses étaient métaboliquement sains. Après ajustement pour les facteurs influents, ces personnes ont une réduction de 38 % du risque de décès de toutes causes comparativement à leurs pairs obèses porteurs de troubles métaboliques.
Le risque de développer une maladie cardiovasculaire ou un cancer est réduit de 30 % à 50 % et il n’y a pas de différence significative entre eux et les personnes saines et non obèses. Tous les obèses n’ont donc pas le même pronostic. Il apparaît donc intéressant de mesurer les paramètres marqueurs métaboliques, pour avoir une meilleure estimation du risque.
Un paradoxe
Une seconde analyse réalisée chez 64 436 patients du « Swedish Coronary Angiography and Angioplasty Registry » (Oskar Angeras et coll.), révèle un fait inattendu, que les chercheurs nomment le « paradoxe de l’obésité ». Qui est le fait que chez quelqu’un qui a développé une maladie cardiaque, le risque de décès est réduit si la personne est en surpoids comparé à un poids normal ou un sous-poids.
Ce risque est doublé chez ceux qui ont un IMC de 18,5 kg/m2 comparé aux patients normopondéraux (IMC de 21 à 23,5). Et il est trois fois plus important comparé à ceux qui ont le risque le plus faible (IMC de 26,5 à 28). La relation entre IMC et mortalité suit une courbe en U. Le risque le plus élevé est trouvé chez les personnes en sous-poids et chez les obésités morbides (IMC› 40 kg/m2).
European Heart Journal, 4 septembre 2012.
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