De fortes doses d’oméga-3, administrées en traitement adjuvant à des patients victimes d’un infarctus du myocarde, permettraient de réduire les signes d’inflammation et de fibrose myocardique et de diminuer la détérioration de la fonction cardiaque. C’est ce qu’affirment les auteurs d’une étude qui sera présentée le 16 mars au congrès de l’American College of Cardiology (ACC), à San Diego en Californie.
La France ne rembourse plus les oméga-3 pour cette indication
Rappelons que les données de la littérature concernant les bénéfices des oméga-3 sur la prévention cardiovasculaire sont contradictoires… Après une nouvelle évaluation en octobre 2014, la HAS a estimé que le SMR d’Omacor (des laboratoires Pierre Fabre), seule spécialité indiquée en traitement adjuvant en prévention de l’infarctus du myocarde, était insuffisant. Il n’est plus remboursé depuis le mois de mars 2015.
Cette nouvelle étude est la première à utiliser l’imagerie cardiaque quantitative – une nouvelle technique d’IRM cardiaque – pour évaluer les effets des oméga-3 sur la structure et la fonction cardiaque. Dans cet essai randomisé en double aveugle, 374 patients ayant subi un infarctus récent, ont reçu 4 grammes d’oméga-3 ou un placebo pendant six mois, en plus du traitement standard. La dose d’oméga-3 utilisée était donc quatre fois plus élevée que dans les études précédentes, souligne l’ACC dans un communiqué de presse.
Des résultats clairement en faveur des oméga-3
Les résultats suggèrent une amélioration de la fonction cardiaque de 39 % sous oméga-3. L’index de volume ventriculaire gauche de fin de systole (LVESVI), critère principal de l’étude, a diminué de 5,41 points sous oméga-3, tandis qu’il a augmenté de 0,75 point sous placebo. L’expansion de la fraction de volume extracellulaire myocardique était significativement moins importante (-1,3) sous oméga-3 que sous placebo (3,8). Enfin, les biomarqueurs de l’inflammation CRP et myéloperoxydase, et le marqueur de fibrose myocardique ST2, étaient significativement réduits sous oméga-3.
« Il semble qu’une augmentation de 5 % du taux sérique d’oméga-3 soit corrélée à une amélioration de 10 % du remodelage du ventricule gauche », explique le principal auteur Raymond Kwong, du Brigham and Women’s Hospital à Boston, précisant que 92 % des patients dans le groupe oméga-3 avaient bénéficié d’une telle élévation contre 42 % dans le groupe témoin.
Aucun effet secondaire n’a été recensé.
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